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Qui sont les jeunes ni en études, ni en emploi, ni en formation ?

mercredi 15 avril 2020

Deux études récentes, du ministère du Travail et de celui de l’Éducation Nationale, viennent de se pencher sur les près d’1 million de jeunes qui stagnent entre fin d’études et premier emploi. Leurs situations sont très hétérogènes mais ils sont d’abord, en moyenne, moins diplômés que les autres et leur environnement familial joue un rôle important sur leur rapport aux études et à l’emploi. Les deux enquêtes mettent en avant deux facteurs d’éloignement à l’emploi : le fait d’être une jeune mère et l’absence de diplôme.

NEET : qu’es aquò ?

Les jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation sont appelés NEET. Cet acronyme barbare vient de l’anglais et signifie « Not in Education, Employment or Training » (NEET), selon la définition d’Eurostat. En 2018, ils étaient 963 000 jeunes. Soit 12,9 % des 7,5 millions de jeunes : plus d’un sur sept. Ils représentaient 27,9 % des jeunes qui ont mis fin à leur formation initiale. Ce nombre a baissé́ ces dernières années : il s’élevait à 1 025 000 jeunes NEET en 2015, soit 13,7 % des jeunes et 29,4 % des jeunes hors formation initiale. Les deux enquêtes devraient être l’occasion pour les pouvoirs publics de vérifier la pertinence des dispositifs d’insertion professionnelle en particulier la garantie Jeunes et le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie.

Les chiffres donnés ne sont pas négligeables, malgré une baisse depuis 2015 où les jeunes étaient plus d’un million. Ce problème demeure dans la société française et doit être un point d’alerte car le contexte économique de sortie de crise sanitaire peut ne pas être favorable à sa diminution.

Quels sont leurs profils et leurs parcours ?

  • Les jeunes NEET sont moins diplômés. Seulement 22 % d’entre eux ont un diplôme supérieur au baccalauréat. Les deux tiers d’entre eux sont sortis du système éducatif au collège ou ont abandonné en cours de CAP ou BEP avant la dernière année.
  • Ils vivent plus souvent chez leurs parents (65 % vivent avec au moins un des deux parents) et souffrent plus fréquemment d’un handicap que les autres jeunes. À noter aussi une surreprésentation des enfants d’ouvriers et d’employés.
  • Un jeune dont au moins un parent est chômeur ou inactif a plus de risques d’être NEET qu’un jeune dont au moins un parent est cadre.
  • 63 % d’entre eux sont en contact avec le service public de l’emploi ou un autre organisme d’insertion. Ces jeunes ayant entrepris une démarche d’insertion ont plus souvent été en emploi au cours des douze mois précédents, tandis que les autres étaient plus souvent en études.
  • Près de la moitié, 48 % sont sans emploi ni formation depuis un an ou plus. Ces jeunes NEET de longue durée sont moins diplômés que la moyenne et cumulent les difficultés socio-économiques. Parmi ces 48 % seuls 56 % sont en contact avec le service public de l’emploi.
  • 53 % d’entre eux sont chômeurs au sens du BIT, c’est-à-dire qu’ils souhaitent et recherchent activement un travail et sont prêts à l’occuper dans un court délai. Les autres sont inactifs.
  • Parmi les jeunes NEET inactifs, deux tiers ne souhaitent pas travailler, pour une partie d’entre eux pour des raisons de garde d’enfant (les jeunes mères seules) ou d’aide auprès d’une personne dépendante, ou d’un état de santé dégradé.
  • Représentant 16 % de l’ensemble, les « nouvellement diplômés du supérieur en recherche d’emploi » sont dans une situation jugée favorable vis-à-vis du marché de l’emploi, depuis moins d’un an à la recherche de leur premier emploi ou entre 2 emplois.

Des catégories à suivre absolument dans le nouveau contexte économique que va connaitre la France.


Sources