Les méthodes de l’INSEE

Comment l’INSEE estime-t-il le nombre d’habitants en France en 2070 ? L’Institut réalise des projections de population tous les 5 ans environ. Il utilise pour cela la « méthode des composantes ». Un terme savant qui signifie que les chercheurs analysent séparément les évolutions de la fécondité, de la mortalité et du solde migratoire avant de considérer l’évolution globale de la population. En effet, les naissances, les décès et les migrations sont les trois composantes des variations du nombre d’habitants d’un pays d’une année à l’autre. Pour chaque composante, une hypothèse centrale et des hypothèses alternatives ont été établies. À la suite de cela, une consultation a recueilli l’avis de 46 experts sur les différentes options à retenir.

Les hypothèses de travail

L’hypothèse centrale est celle d’une stabilisation de l’indice de fécondité à 1,80 enfant par femme à partir de 2022 (il était de 1,83 en 2020), et d’un âge moyen à la maternité qui continuerait d’augmenter jusqu’à 33 ans avant de se stabiliser en 2052. Pour ce qui est de la mortalité, les experts retiennent que les risques de décès par sexe et âge diminueraient au même rythme que durant la dernière décennie, hors pandémie de Covid-19. Cela conduirait à une augmentation de l’espérance de vie à la naissance d’ici à 2070 de 4,9 ans pour les femmes et de 8,4 ans pour les hommes, soit respectivement 90,0 ans et 87,5 ans.
Le solde migratoire, soit la différence entre le nombre d’entrées et le nombre de sorties du territoire, est supposé constant à +70 000 personnes par an jusqu’en 2070. Il y a bien sûr beaucoup d’incertitudes autour de ce chiffre, ce que reconnait l’INSEE.

Les prévisions de l’INSEE

Les prévisions de l’INSEE se basent sur le maintien des tendances démographiques actuelles hors guerre ou catastrophe inconnues. La population de la France augmenterait jusqu’en 2044 pour atteindre 69,3 millions d’habitants. Mais elle diminuerait ensuite, pour s’établir à 68,1 millions d’habitants en 2070, soit 700 000 de plus qu’en 2021.

D’ici à 2070, la pyramide des âges serait largement modifiée dans le sens d’un vieillissement de la population

• Le nombre de personnes de moins de 60 ans diminuerait de 5,0 millions.
• Le nombre de personnes de 60 à 74 ans resterait stable.
• Le nombre de personnes de 75 ans ou plus devrait croître de 5,7 millions.

En conséquence, portée par la hausse des 75 ans ou plus, la part des 65 ans ou plus dans la population augmenterait fortement, de 21 % à 29 %. Cette croissance se ferait au même rythme que par le passé, entre 1972 et 2021. La poursuite du vieillissement de la population jusqu’en 2040 est quasi certaine. Son ampleur varie peu selon les hypothèses retenues même si les projections sont plus incertaines après 2040.

Autres informations importantes, dès 2035, les décès dépasseraient les naissances et les écarts d’espérance de vie entre femmes et hommes continueraient de se réduire comme ils l’ont fait entre 2010 et 2019.

Pourquoi c’est important ?

L’INSEE a un objectif principal : éclairer le débat économique et social et, pour ce faire, l’Institut collecte, produit, analyse et diffuse des informations statistiques sur l’économie, la société et les territoires français. Ces informations sont centrales pour les pouvoirs publics, les administrations, les collectivités territoriales, les partenaires sociaux, les entreprises, les médias, les chercheurs, les enseignants… pour aujourd’hui et pour demain. On le comprend dès que l’on évoque les conséquences du vieillissement de la population, les politiques publiques de logement, de santé, de mobilité… sans compter la question des emplois, le débat sur les apports migratoires et celui sur les retraites !

Source

• https://www.insee.fr/fr/statistiques/5893969?sommaire=5760764