1. Accueil
  2. > Conditions d’emploi
  3. > Egalité professionnelle
  4. > La place des femmes dans la haute fonction publique

La place des femmes dans la haute fonction publique

samedi 5 février 2011

Une situation peu glorieuse. La députée Françoise Guégot, chargée d’une mission (...) sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes estime que (...) l’incitation ne suffit pas et qu’il faut passer à la contrainte pour faire évoluer les administrations.

Une situation peu glorieuse

Parmi les fonctionnaires d’État, les femmes au sein des emplois de direction ne représentent que 16,1 %, selon le récent rapport annuel 2009-2010 sur l’état de la fonction publique, alors qu’elles occupent 56,6 % des emplois de catégorie A (inclus les enseignants et les militaires parmi les postes de cadres). Le flux de nomination de femmes aux postes de direction n’est que de 19,9 % alors qu’elles représentent 24,2 % des personnes promouvables à ces niveaux. La proportion de femmes est tout particulièrement faible chez les préfets et les nominations à la discrétion du gouvernement.

La situation est quasiment au même niveau dans la fonction publique territoriale, avec 18 % des emplois de direction (directeurs généraux de service, directeurs généraux adjoints et directeurs généraux des services techniques) occupés par des femmes, alors qu’elles sont 54,8 % des cadres de catégorie A. La proportion est plus faible dans les conseils généraux et régionaux (16,6 %), meilleure dans les établissements publics.

Quant à la fonction publique hospitalière, les femmes y représentent 55,3 % des personnels de catégorie A, 50,4 % du corps des directeurs d’établissement sanitaire, social et médico-social, mais seulement 16,3 % des directeurs d’hôpitaux.

Des exemples de freins à l’égalité

Si des efforts ont commencé pour féminiser les jurys de concours, les présidents restent très majoritairement des hommes… De même, pour les nominations en Conseil des ministres, la liste préparée par l’administration comporte la plupart du temps seulement des noms d’hommes.

Et l’on manque même d’information et de statistiques fiables, question primordiale pour avoir une transparence de la situation et pour pouvoir évaluer les actions menées en faveur de l’égalité professionnelle aux hauts niveaux de l’administration.

Une évolution se profile t’elle ?

La députée Françoise Guégot, chargée depuis septembre 2010 d’une mission sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes dans la fonction publique, doit remettre fin janvier ou début février à Nicolas Sarkozy un rapport sur l’égalité entre les hommes et les femmes chez les fonctionnaires.

Or, elle devrait préconiser des « objectifs clairs et contraignants », assortis de « pénalités », idée qui semble appuyée au niveau du gouvernement. Elle estime en effet que, comme pour la parité en politique ou dans les CA des entreprises, l’incitation ne suffit pas et qu’il faut passer à la contrainte pour faire évoluer les administrations.

Le rapport devrait mettre au jour les blocages qui empêchent l’accès des femmes aux plus hautes fonctions de l’administration et mettre l’accent sur l’accompagnement du déroulement de carrière.

On attend que l’État veuille bien, non pas donner l’exemple, c’est un peu tard, mais s’appliquer à lui-même les exigences d’égalité, traduites pourtant dans plusieurs lois sur l’égalité professionnelle !