1. Accueil
  2. > Société
  3. > Populations
  4. > En 2020, la consommation des ménages chute, le pouvoir (...)

En 2020, la consommation des ménages chute, le pouvoir d’achat résiste

mercredi 30 juin 2021

En 2020, suites aux mesures prises pour lutter contre l’épidémie, confinement fermeture des bars, cafés, restaurants, télétravail, limitation des transports…, la dépense de consommation finale des ménages chute de 7,1 % (à l’exception des dépenses en alimentation et boissons). Une baisse très forte dans les dépenses d’hébergement et restauration, en transports et en loisirs et culture. Le revenu disponible des ménages progresse légèrement en termes réels (+0,4 %, après 2,6 % en 2019), il en est de même pour l’augmentation du revenu disponible brut (+1,0 % après 3,4 %) avec la faible croissance des prix à la consommation (+0,6% après +0,8 %). La légère hausse du revenu des ménages combinée à la baisse de la consommation entraîne une hausse exceptionnelle du taux d’épargne en 2020 (+6,3 points en moyenne).

Chute sans précédent dans la consommation depuis l’établissement des comptes en 1949. La dépense de consommation finale des ménages contribue pour -3,6 points à l’évolution du produit intérieur brut (PIB), également en recul historique (-7,9 %, après +1,8 %).

  • Les mesures de fermeture d’établissements et les restrictions de déplacements ont ralenti l’économie et modifié la structure de la consommation.
  • La consommation effective des ménages, incluant les dépenses directement financées par la collectivité, recule aussi de façon marquée (-6,6 %).
    *La dépense individualisable des administrations publiques (APU) se replie (-4,9 %), recul aussi pour les institutions sans but lucratif (-6,9 %).
  • Les achats des non-résidents baissent de moitié avec la fermeture des frontières.

Les dépenses en produits alimentaires et boissons sont stimulées par le confinement et le télétravail. La consommation de produits alimentaires progresse de 4,5 % en 2020 car le confinement et le télétravail ont conduit à une consommation au domicile et à l’essor du « fait maison ».

  • Elle progresse à un rythme plus soutenu en 2020 qu’en 1919 (à l’exception des pains et céréales : +2,7 % après 2,9%. Les ménages ont moins acheté de pains et de gâteaux mais en ont confectionné eux-mêmes.
  • La consommation de certains produits de base est très dynamique (farine, riz, pâtes).
  • Les ventes de lait, fromage, œufs (utilisés comme produits de base dans la confection de nombreux plats), augmentent beaucoup (+6,3 %), tout comme les fruits et les légumes (+4,2 %).
  • Le marché de la viande (bœuf, veau, volaille) progresse après 7 années de baisse (+5,2 % contre -0,5 % depuis 10 ans).
  • Les prix des produits alimentaires continuent de croître à un rythme élevé (+2,5 % après 2,7 % en 2019, contre +1,3 % en moyenne depuis 2010), notamment pour les thés et cafés. À l’inverse, la consommation pour les vins de qualité et les champagnes baisse (-19,7 %), conséquence des restrictions pour des rencontres festives.

Les dépenses liées au logement résistent. Les dépenses de logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles stagnent en 2020 (-0,1 %), ce qui rompt avec une tendance à la hausse depuis 2010.

  • Les loyers réels et imputés progressent à un rythme proche de celui des autres années (+1,3 % contre +1,5 % en moyenne depuis 2010). Ces dépenses dites pré-engagées n’ont pas été reportées.
  • Les dépenses des ménages en électricité, gaz et autres combustibles continuent de baisser (-3,2 % après 1,0 %), en cause la douceur du climat en 2020.

Les dépenses en transports s’effondrent(-21 %), malgré l’essor de la vente des vélos . Les dépenses en service de transport : air (-69 %), eau (-55,9 %), rail (-46,9 %) ou route (-39,7 %). Les achats de véhicules sont en baisse (-18,0 %), très marquée sur les automobiles (-20 %), ainsi que les dépenses en carburants ou achats de pièces détachés.

Les dépenses d’hébergement et de restauration plongent (- 34,1 % en volume, après plusieurs années de tendance à la hausse +1,8 % depuis 10 ans), sous les effets des fermetures d’établissements.

  • Ainsi les dépenses en restaurants et services de restauration baissent de 33,8 %, bien plus qu’en sandwichs (-19 %), les services de traiteurs et de cantines (-23 %).
  • Les services d’hébergement chutent de 40,8 %. À l’inverse, les hébergements de plein air résistent mieux. Voir les services de camping (-19,9 %).

Les dépenses en culture et loisirs baissent (-11,4 %) malgré l’envolée des services de distribution de bouquets de programme de radio et télé comprenant les vidéos à la demande (+36,1 %).

  • Les dépenses en appareils électroniques progressent (+6,2 % contre 1,2 % en moyenne depuis 2010). Les achats de téléviseurs progressent de +20,9 %.
  • Les dépenses en cinéma (-69,4 %), en spectacles (-36,7 %), en bibliothèques, musées et autres activités culturelles marchandes (-32,7 %).
  • Les dépenses en presse, livres, papèterie (-6,7 %).

Les dépenses en habillement, chaussures se replient (-17 %). Ces commerces sont restés fermés durant les deux confinements.

Le volume d’enseignement reçu par les élèves diminue la consommation individualisable des APU (administrations publiques) en éducation (-6,5 % en volume). Les établissements scolaires ont été fermés. Les dépenses d’éducation financées par les ménages reculent fortement en volume (-9,5 %), le confinement ayant entraîné une baisse des services périscolaires.

La consommation en santé : la consommation individualisable des APU en santé représente 79 % du total de la consommation. Elle a baissé de façon modérée (-1 % en volume), du fait du contexte sanitaire de nombreux soins ont été déprogrammés. Cette baisse en volume est atténuée par les surcoûts liés au Covid-19 (achats de masques chirurgicaux, dépistage…), considérés dans les comptes nationaux comme un effet de volume en ce qu’ils participent à l’amélioration de la qualité de la réponse.

  • Les dépenses en APU progressent de 4,9 % du fait des services de laboratoires (+49,5 % contre +0,8 % en moyenne depuis 2010), conséquence des tests de détection pris en charge à 100 %.
  • Les dépenses de santé pour les ménages (21 %) baissent de 8 %, pour l’ensemble des postes de dépenses (médicaments, produits pharmaceutiques, appareils thérapeutiques, médecins, services paramédicaux… (soins reportés ou abandonnés).

Le pouvoir d’achat des ménages résiste, le taux d’épargne s’élève brusquement. Le revenu disponible brut (RDB) progresse de 1,0 % après 3,4 % en 2019. Les mesures d’aide du gouvernement ont permis le maintien du pouvoir d’achat de la majorité des Français. Les prix de la dépense de consommation ralentissent (+0,6 % après 0,8 %). Ainsi le pouvoir d’achat continue de croître malgré la chute de l’activité. De plus, les dépenses de consommation baissent avec les mesures de restrictions liées à la crise sanitaire, ce qui entraîne des gains de pouvoir d’achat et a pour conséquence une hausse exceptionnelle du taux d’épargne des citoyens (+6,3 points pour s’établir à 21,4 % du revenu disponible en 2020).

Le pouvoir d’achat du revenu arbitrable par unité de consommation progresse modérément (+0,3 % après 2,3 % en 2019), une fois déduites les dépenses pré-engagées. Il est légèrement plus élevé que le pouvoir d’achat du revenu total, car les dépenses pré-engagées (difficilement renégociables à court terme), se replient (-0,6 %) mais diminuent moins vite que les autres dépenses (-10,4 %). Mais bien sûr il s’agit là de résultats macroéconomiques au niveau de la France, ce qui comporte de fortes disparités d’évolution du pouvoir d’achat en 2020 selon la variété de situations dans laquelle les personnes ont été, y compris, pour certains, de grosses pertes de pouvoir d’achat en raison de pertes d’emploi ou de chômage partiel non entièrement payé…


Référence