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Près d’un quart des jeunes salariés étaient au chômage en 2015

mercredi 17 mai 2017

Le taux d’activité des jeunes, en lien avec la stabilisation de la durée des études, a peu varié depuis 2012. La forte dégradation de la conjoncture en 2008 avait contribué au repli du taux d’activité des jeunes avec une part plus élevée de jeunes qui restait sans travail une fois leurs études terminées. En 2015 en France, parmi les 11,3 millions de jeunes âgés de 15 à 29 ans résidant dans un ménage en France, 53,3 % sont sur le marché du travail, dont 43,2 % en emploi et 10,1 % au chômage ; la grande majorité des autres poursuivent leurs études ; et 14,7 % ne sont ni en emploi, ni en formation (« NEET »). Après s’être nettement dégradés suite à la crise de 2008, ces indicateurs ont peu varié de début 2013 à fin 2015.

La situation des jeunes sur le marché du travail est très différente selon l’âge

  • La part des jeunes en formation initiale sans être actifs décroît progressivement avec l’âge entre 15 ans (96 %) et 26 ans (3 %) . Le taux d’activité des jeunes est ainsi très variable selon la tranche d’âge considérée : 13,4 % pour les 15-19 ans en 2015, 62,3 % pour les 20-24 ans et 84,7 % pour les 25-29 ans. Les jeunes femmes sont moins souvent en apprentissage, ont une scolarité plus longue en moyenne et sont plus nombreuses que les hommes à ne pas travailler pour élever de jeunes enfants. Elles ont un taux d’activité inférieur à celui des jeunes hommes quelle que soit la tranche d’âge considérée.
  • En 2015 en France, 14,7 % des jeunes de 15-29 ans ne sont ni en emploi, ni en formation. La part de NEET en France est la même que pour l’Union européenne, elle est nettement plus faible pour les 15-19 ans (6 %), très majoritairement en formation initiale, que pour les 20-24 ans (18 %) et les 25-29 ans (20 %). Mais, à l’inverse, concernant les taux d’emploi, de chômage et la part des contrats temporaires, la situation est plus favorable pour les 25-29 ans que pour les 15-24 ans. Ainsi, moins d’un salarié de 25 à 29 ans sur quatre est en contrat temporaire, contre plus d’un sur deux entre 15 et 24 ans.

Fin 2015, 13,5 % des jeunes en cours d’études initiales travaillent, une proportion stable. Parmi ceux qui ont terminé leurs études, les deux tiers sont en emploi en 2015.

De l’année scolaire 2002-2003 à celle de 2007-2008, le nombre d’apprentis a notamment progressé d’environ 60 000, soit une hausse de près de 20 %. La part des jeunes en emploi parmi ceux qui sont en cours de formation initiale hors apprentissage est restée proche de 8 % entre 2003 et 2015, sans évolution significative. De 2003 à 2015, le taux de sous-emploi des jeunes est passé de 7 % à 10 %.

Parmi les personnes occupant un emploi, certaines sont en situation de sous-emploi. Il s’agit de personnes qui travaillent à temps partiel mais qui souhaiteraient travailler davantage (temps partiel « subi ») ou plus marginalement de personnes qui sont en situation de chômage technique ou partiel. Les jeunes femmes de 15 à 29 ans travaillent moins souvent à temps partiel que l’ensemble des femmes (28,3 % contre 30,4 %). Les hommes de 15 à 29 ans travaillent plus souvent à temps partiel que l’ensemble des hommes en emploi (11 % contre 8,1 %).

Plus d’un jeune salarié sur deux est en contrat temporaire entre 15 et 24 ans, mais moins d’un sur quatre entre 25 et 29 ans

  • Comparativement à l’ensemble des actifs occupés, les 15-29 ans en emploi sont nettement moins souvent non salariés (4,7 % contre 11,6 % en 2015) ou salariés de la fonction publique (16,2 % contre 20,6 %).
  • Les jeunes sont beaucoup plus souvent en contrat temporaire que l’ensemble des salariés. En 2015, 37,3 % des salariés de 15-29 ans ont un contrat temporaire (5 % en intérim, 8 % en apprentissage et 24 % d’autres CDD du privé et de contractuels en CDD de la fonction publique), contre 14,6 % pour l’ensemble des salariés.
  • Le poids des contrats temporaires est cependant très différent selon l’âge 55,2 % des salariés âgés de 15 à 24 ans sont en contrat temporaire (6 % en intérim, 17 % en apprentissage et 32 % d’autres CDD), alors qu’ils ne sont que 23,4 %entre 25 et 29 ans (4 % en intérim, 1 % en apprentissage et 18 % d’autres CDD), soit cependant 7 points de plus que pour l’ensemble des salariés.
  • Dans la fonction publique, cet écart est beaucoup plus marqué que dans le privé. 35 % des salariés de 25-29 ans y sont en contrat temporaire, contre 16 % pour l’ensemble des salariés de la fonction publique (+19 points).
  • Dans le privé, ces parts de contrats temporaires sont respectivement de 20 % et 14 % (+6 points).

Fin 2015, 1 108 000 jeunes de 15-29 ans occupent un emploi aidé soit 45 000 de plus qu’un 2014.

Cette progression concerne à la fois les contrats aidés, les contrats en alternance et les autres types d’emplois aidés. 22,6 % des emplois occupés par les jeunes de 15-29 ans sont assortis d’une aide de l’État en 2015, contre 21,6 % fin 2014 et 20,3 % fin 2013.

  • Pour la première fois depuis 3 ans, tous les types de contrats aidés ont enregistré une hausse du nombre de leurs bénéficiaires. Modeste pour les CUI-CAE et les structures d’insertion par l’activité économique, cette hausse est plus marquée pour les CUI-CIE du fait de la création en 2015 du CIE-starter à destination des jeunes de moins de 30 ans confrontés à des difficultés d’insertion.
  • La croissance, toutefois plus faible en 2015 qu’en 2014, du nombre de jeunes en contrats de génération se cumule avec la légère augmentation du nombre de contrats bénéficiant de l’exonération de la contribution patronale d’assurance chômage pour les embauches en CDI de jeunes de moins de 26 ans.

Au total, la moitié des jeunes de 15-29 ans en emploi aidé sont titulaires d’un contrat en alternance, un quart d’un contrat aidé et un quart d’un autre type d’emploi aidé. L’alternance étant une modalité de formation à un métier, elle concerne quasiment exclusivement des jeunes. Ces derniers représentent 60 % des personnes occupant un autre type d’emploi aidé par les contrats de génération et les exonérations sur les embauches de jeunes spécifiquement dédiés aux jeunes.

Qu’en est-il dans l’Union européenne à 28 pays, du taux d’emploi des jeunes ?

En 2015, l’Union Européenne comptait plus de 60 millions de jeunes (âgés de 15 à 24 ans). Le taux de chômage des jeunes reste très élevé dans l’UE (il atteint près de 40 % dans plusieurs pays), il cache de fortes disparités entre les pays.

L’emploi des 15-24 ans est nettement moindre en France (-5,1 points), avec une formation initiale assez longue et une faible proportion de jeunes qui travaillent pendant leurs études. Entre 25 et 29 ans, âges où peu de jeunes sont encore en formation initiale, le taux d’emploi est, en revanche, légèrement supérieur en France à la moyenne européenne (+0,8 point).


Références