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Confinement : des conséquences inégales selon les ménages

mercredi 18 novembre 2020

Premiers bilans du premier confinement fin mai 2020 : plus le niveau du ménage est bas, plus la situation financière s’est dégradée. Les ménages avec enfants sont les plus touchés. La moitié des ouvriers et au moins un tiers des cadres déclarent être passés par le chômage technique ou partiel. Le télétravail a concerné 80 % des cadres contre 35 % des employés et 6 % des ouvriers. Les jeunes ont été bien plus exposés aux chutes de l’activité économique (enquête épidémiologie et conditions de vie - EPLCOV).

Le premier confinement de la population française a eu lieu du 17 mars au 11 mai 2020, la levée des restrictions s’est faite progressivement.

  • L’activité économique a reculé de 19 % au deuxième trimestre 2020 par rapport au 2° trimestre 2019.
  • Les mesures exceptionnelles de soutien à l’activité, dont le recours au chômage partiel, ont servi d’amortisseurs pour les ménages.
    La baisse d’activité des ménages n’a été que de 2,6 % au deuxième trimestre.
  • Les disparités entre les ménages sont grandes.
    En mai un quart des ménages déclare que leur situation financière s’est dégradée à la suite du confinement, à l’inverse seuls 2 % déclarent que leur situation s’est améliorée et 2/3 déclarent qu’elle est restée stable.
  • En dessous du premier décile (10 % des ménages les plus pauvres), 35 % perçoivent une dégradation : difficultés concrètes.
  • 42 % déclarent que leur situation est juste et qu’il faut faire attention.
  • 27 % déclarent que leur situation est difficile.
  • 7 % qu’ils ne peuvent pas s’en sortir sans s’endetter.

La situation est différente suivant les différentes catégories professionnelles :

  • Les retraités paraissent préserver leur situation, tandis qu’un tiers des actifs déclare une perte de revenus.
  • Les commerçants et artisans ont été les plus directement touchés par la baisse de l’activité.
    *Plus de la moitié des indépendants déclarent une dégradation de leur situation financière.
    *Les ouvriers sont ensuite les plus affectés (37 % des ménages déclarent une perte de revenu).
  • Une perte de revenu pour 25 % de cadres et de professions intellectuelles et 30 % pour les agriculteurs.

Les ménages avec enfants (33 %) déclarent plus souvent que les ménages sans enfants que la situation financière de leur foyer s’est dégradée depuis le confinement (18 %) :

  • Fermeture des cantines scolaires.
  • Fermeture des établissements scolaires, contraignant les parents à garder leurs enfants. Les parents sont rémunérés par l’assurance maladie, selon les modalités de l’activité partielle (perte de revenu).
  • Ceux qui ont pu télétravailler ont maintenu leur revenu.
  • Ceux qui étaient en activité partielle ont vu leur revenu baisser ; le minimum garanti pendant le confinement correspondait à 84 % du salaire net.

En mai, un tiers des personnes en emploi sont passées par le chômage technique ou partiel depuis le début du confinement.

  • Pour les entreprises, le recours aux dispositifs d’activité partielle a été facilité.
  • À l’intérieur de l’entreprise, certaines catégories d’emploi ont été plus touchées que d’autres (24 % des ouvriers et 8 % pour les cadres dont 80 % déclarent télétravailler contre 6 % d’ouvriers, et 21 % des employés).

L’activité partielle est un dispositif qui permet à l’employeur, en difficulté, de faire prendre en charge tout ou partie du coût de la rémunération du salarié. Elle est encadrée par les articles L.5122-1 et suivants et R.5122-1 et suivants du code du travail. Pour réduire les conséquences économiques liées à la crise sanitaire, le gouvernement a décidé de transformer structurellement le dispositif d’activité partielle pour doter la France d’un système protecteur.

Pendant la période de confinement, un salarié en activité partielle percevait au minimum 70 % de sa rémunération brute (environ 84 % du salaire net), sans que ce montant puisse être inférieur au SMIC).

Le décret N° 2020-325 du 23 mars 2020 relatif à l’activité partielle a largement étendu la possibilité de recours à ce dispositif, réduit le délai d’acceptation et augmenté l’allocation compensatrice versée aux entreprises.

Suite au reconfinement, l’État prolonge les mesures à temps partiel avec la prise en charge à 100 % pour les entreprises de certains secteurs protégés (hôtellerie, restauration, sport, culture, évènementiel…), ainsi que celles touchées par une fermeture administrative. Certaines entreprises auront donc droit à zéro reste à charge. L’État reporte aussi la baisse de l’indemnité chômage pour les salariés en activité partielle. Ils continueront de toucher 70 % de leur salaire brut et non pas 60 % comme il avait été prévu.

Dossier à suivre avec les conséquences du deuxième confinement.


Références

Mars 2020, décret N° 2020 – 325

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