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Baisse tendancielle de la population active en France et du taux d’activité à long terme

mercredi 17 août 2022

L’Insee a profondément modifié ses prévisions de population active pour les 50 prochaines années. Alors que celles de 2017 prévoyaient une augmentation des actifs jusqu’en 2070 (31 M en 2040, 32 M en 2070), selon l’INSEE cette année, la population active en France en âge de travailler continuerait de croître légèrement au cours des deux prochaines décennies, passant de 30,1 millions en 2021 à 30,5 millions en 2040, puis diminuerait pour se situer à 29,2 millions en 2070. Ce qui change beaucoup, entre autres pour le financement de la protection sociale.

La population active recouvre l’ensemble des personnes de 15 ans ou plus susceptibles de contribuer à la production nationale, c’est-à-dire les personnes qui sont soit en emploi, soit au chômage, c’est la ressource en main d’œuvre.

  • La chute de la natalité s’explique en partie par la baisse de près de 10 % du nombre de femmes en âge de procréer (entre 20 et 40 ans) en France depuis les années 1990.
  • Le repli au-delà de 2040 s’explique par une diminution de la population en âge de travailler.
  • D’ici 2070, la population totale augmenterait légèrement mais continuerait à vieillir, le nombre de personnes âgées de plus de 70 ans augmenterait de 5,2 millions avec l’arrivée à la retraite des générations du baby-boom.
  • Le nombre de personnes de moins de 70 ans diminuerait de 3,1 millions.

En moyenne en 2021, la France comptait 30,1 millions d’actifs au sens du bureau international du travail (BIT) dont 27,7 millions occupaient un emploi et 2,4 millions étaient au chômage. De 23,2 millions en 1975, le nombre d’actifs a augmenté, à l’exception de l’année 2020 marquée par la crise sanitaire.

Le solde migratoire annuel constant de +70 000 personnes par an dès 2022 est retenu : le solde migratoire d’une année est mesuré indirectement, par différence entre l’évolution de la population mesurée à deux recensements successifs et le solde naturel déduit de l’état civil :

  • Le solde migratoire a un impact à la fois direct sur le nombre d’actifs mais aussi différé via le vieillissement des personnes qui s’installent directement sur le territoire et l’activité de leur descendance.
  • Le solde migratoire n’a pas évolué mais sa structure par âge et sexe a été modifié : il a diminué pour les hommes, il a augmenté pour les femmes mais celui des 15-59 ans est plus faible qu’il y a 5 ans.
  • Au total, les hypothèses sur le solde migratoire sont donc moins favorables aux âges actifs.

Les réformes passées des retraites continuent de contribuer à augmenter les taux d’activité des séniors de 60 à 69 ans :

  • Le taux d’activité des personnes âgées de 60 à 64 ans continuerait d’augmenter avant d’atteindre un plateau à 58 % vers 2040 (soit 20 points de plus qu’en 2021), année qui correspond à la fin de la montée en charge de la réforme de 2014.
  • La plus grande proportion de séniors de 70 ans ou plus, dont les taux d’activité sont très bas, compenserait la hausse de l’activité des personnes touchées par les réformes passées des retraites.
  • L’INSEE suppose que les individus choisissent leur âge de liquidation des droits à la retraite de manière à partir à la retraite au taux plein. Cette hypothèse comportementale est déjà vérifiée aujourd’hui pour une large majorité de départs en retraite.

Le taux d’activité des 65-69 ans a retrouvé en 2021 son niveau du début des années 1980 (10 % pour les hommes, 8 % pour les femmes).

  • Il augmenterait sous l’effet des réformes de 2010 et 2014 à un rythme proche de celui de la décennie 2010.
  • Le taux d’activité augmenterait plus pour les hommes (20 % en 2050) que pour les femmes (14 %). Le taux d’activité des jeunes et celui des personnes d’âge intermédiaire se stabiliseraient à leur niveau de 2021.

Les projections de population active s’appuient sur un scénario central de projections démographiques, dont les hypothèses prolongent les tendances passées :

  • Un solde migratoire annuel de 70 000 personnes par an, une fécondité de 1,8 enfant par femme (inférieur à son niveau passé) et un risque de décès par sexe et âge diminuant au même rythme que sur la décennie 2010.

La variation annuelle de population active est le résultat de deux composantes : l’évolution démographique (taille et composition par âge de la population en âge de travailler) et les changements dans les comportements d’activité. Les projections démographiques retenues contribuent défavorablement aux variations annuelles de population active dès 2022 jusqu’en 2070 dans les nouvelles projections.


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