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À pied, à vélo, en voiture…pour les déplacements locaux

samedi 12 février 2022

Quelles sont les pratiques des Français pour leurs déplacements locaux ? Dans le contexte de la crise sanitaire, de nouvelles pratiques sont susceptibles d’émerger. L’enquête « mobilité des personnes de 2019 », conduite tous les 10 ans, sert de référence à l’avant crise Covid. Elle permet d’étudier les évolutions de la mobilité locale des Français dans un rayon de 80 km autour du domicile.

23,9 % des déplacements locaux sont principalement effectués à pied et 2,6 % à vélo. La marche est aussi combinée à d’autres modes de transport, notamment aux transports en commun et à la voiture.

  • La marche est surtout pratiquée par les femmes, les jeunes et les personnes âgées tandis que l’usage du vélo est plus uniforme en termes d’âge mais plus masculin (3,7 % pour les hommes et 1,5 % pour les femmes).
  • 23,9 % utilisent la marche comme mode de transport principal et 2,6 % d’entre eux le vélo. En 10 ans, la part du vélo dans les déplacements est restée stable tandis que celle de la marche a légèrement augmenté (22,1 % en 2008).
  • En comptabilisant la marche effectuée comme mode de transport secondaire au-delà de 5 minutes, elle est utilisée pour 36,9 % des déplacements locaux. Lors de ces déplacements multimodaux, la marche est combinée aux transports pour 13,0 % de leurs déplacements (aux transports en commun pour 4 cas sur 10 et à la voiture pour 5 cas sur 10).

Les Français effectuent environ 3 déplacements locaux par jour. Les Français ne marchent pas du tout (ou moins de 2 minutes) pour un peu plus de la moitié de leurs déplacements

  • Utilisée pour des déplacements de courte distance, la marche ne représente que 2,7 % des distances parcourues lors de déplacements locaux et 1,0 % pour le vélo.
  • Les déplacements locaux à vélo représentent ainsi 2,3 % des 59 minutes passées à se déplacer sur une journée, et 17,9 % pour ceux à pied soit seulement 2,7 % des distances parcourues par les Français.

La marche est plus fréquente le dimanche : 2 déplacements pour un total de 45 minutes en moyenne, le plus souvent pour se promener (34,1 % des déplacements à pied), faire des achats (23 8 %), rendre visite à sa famille ou à des amis (15,7 %) ou pour d’autres loisirs culturels ou religieux (15,5 %). Elle est plus présente dans les communes denses (32,4 % des déplacements) que dans celles de densité intermédiaire (2,1 % des déplacements) et de la région parisienne (2,1 % des déplacements).

La pratique du vélo varie peu au cours de la semaine. La pratique du vélo apparait plus sensible aux saisons et au relief que la marche. Elle est moins utilisée en hiver (1,5 % contre 2,6 % dans l’ensemble) et elle baisse en cas de pluie. La pratique du vélo est plus importante dans les communes dotées d’infrastructures cyclables. Le vélo est utilisé 3 fois plus souvent pour les déplacements professionnels en commune dense que dans celles peu ou très peu denses (4,1 % contre 1,3 %), mais deux fois moins souvent pour les sports et la promenade.

Le vélo est plus prisé par les plus diplômés : les titulaires d’un diplôme de niveau Bac + 2 sont les plus fervents utilisateurs du vélo (4,6 % des déplacements) tandis que les titulaires d’un diplôme de niveau Bac sont ceux qui l’utilisent le moins (1,3 %). Le recours à la marche est le plus fréquent pour les personnes sans diplôme (23,7 %).

Plus on possède de voitures, moins on marche et moins on pédale. Les membres d’un ménage sans véhicule utilisent la marche pour 52,6% de leurs déplacements et le vélo pour 4,5 % d’entre eux. À l’inverse, dans les ménages possédant plus d’un véhicule par adulte, marche et vélo ne représentent respectivement que 8,7 % et 1,6 % des déplacements. Si l’équipement divise par 3 les chances d’utilisation du vélo pour les hommes, il n’a en revanche pas d’impact sur l’utilisation du vélo pour les femmes.

En 2021, plusieurs mesures gouvernementales sont mises en place pour développer la pratique du vélo : le budget dédié au développement du vélo en France passe de 20 millions à 60 millions :

  • Du 11 mai 2020 au 31 mai 2021, prise en charge d’une aide de 50 euros hors taxe pour la remise en état d’un vélo au sein d’un réseau de réparateurs référencés.
  • Des formations gratuites « coup de pouce remise en selle » pour apprendre à circuler en sécurité, de 1 à 2 heures d’apprentissage, individuellement ou en petit groupe (suite du savoir-rouler à l’école).
  • Une prise en charge à destination des collectivités jusqu’à 60 % des coûts d’installation des places de stationnement temporaires de vélos.

La loi d’orientation des mobilités en 2019 instaure un forfait mobilités durables pour encourager les déplacements domicile-travail.

  • Elle offre aux employeurs la possibilité aux employeurs de prendre en charge les frais de déplacements domicile-travail jusqu’à 500 euros par an et par salarié effectués à vélo, en covoiturage ou à l’aide d’autres services de mobilité partagée (autopartage, engins en free-floating).
  • La loi institue un forfait exonéré d’impôt sur le revenu et sur les cotisations sociales. Il remplace l’indemnité km/vélo mise en place jusqu’à ce jour mais le décret prévoit le maintien de cette prise en charge lorsqu’elle est en vigueur dans les entreprises et prévue dans les accords salariaux déjà effectués.
  • Le forfait mobilités durables est également mis en place dans la fonction publique, pour les déplacements à vélo et en covoiturage à hauteur de 200 euros par an et par agent.
  • Des soutiens techniques et financiers sont mis en place envers les collectivités locales (aménagements de pistes cyclables…), pour augmenter les solutions pour les transports au quotidien.

Il est trop tôt pour savoir si ces mesures ont changé les pratiques des déplacements locaux des Français car, en 2019, sept Français sur dix se rendaient en voiture au travail. Ils effectuaient 63,6 % de leurs déplacements locaux en voiture, pour 60,8 % de leurs temps de déplacements, et 83,3 % de leurs distances parcourues en déplacements locaux.


Références