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VAE, changer de braquet

samedi 10 juin 2017

330 000 diplômes délivrés par la VAE en 13 ans, ce n’est pas négligeable ! Pourtant, la VAE, créée en 2002, est loin d’avoir pris le niveau quantitatif nécessaire pour la qualification des personnes, salariées ou non, et la reconnaissance des acquis du travail. De plus, après une progression au cours des années 2000, elle stagne depuis 2010. Ce, malgré la possibilité, depuis 2015, d’utiliser ses heures CPF pour l’accompagnement de sa VAE. Information encore incomplète, lourd et long processus (moyenne 16 mois), difficultés de la démarche consistant à identifier ses acquis et à en rendre compte, tels sont les reproches souvent faits à ce dispositif pourtant très apprécié de ceux qui y ont eu recours.

Déjà, la loi Travail a apporté 3 changements, mis en œuvre depuis le 1er janvier 2017 pour simplifier l’accès à la VAE

 La durée d’expérience professionnelle nécessaire qui correspond à la certification souhaitée est passée de 3 à 1 an.
 Elle reconnaît tous les acquis de compétences et pour cela elle prend désormais en compte non seulement l’expérience professionnelle et personnelle mais aussi les acquis de formation, initiale ou continue.
 Quand il y a validation partielle, les parties de diplôme acquises par le candidat sont définitives et non plus d’une durée limitée à 5 ans pour compléter le diplôme.
 L’employeur a l’obligation d’informer le salarié sur le dispositif VAE à l’occasion de l’entretien professionnel.

De nouvelles propositions pour démultiplier la VAE

Afin de changer de dimensionnement, une évaluation de la validation des acquis de l’expérience a été lancée en décembre 2015, confiée à une mission de l’inspection générale (affaires sociales, administration de l’éducation nationale et de la recherche) et publiée en avril 2017. À partir du bilan des résultats comme des difficultés existantes, la mission a identifié 20 mesures pour transformer la VAE et en multiplier les candidats. Il s’agit en particulier :

 d’améliorer l’information des usagers, avec une nouvelle campagne d’information et grâce à un portail permettant de rechercher la certification qui peut correspondre à un candidat,

 de simplifier le parcours des candidats,

 de raccourcir les délais de recevabilité de la demande d’un candidat - livret 1 - (proposition d’un mois pour tout dossier complet) et de passage devant un jury,

 d’alléger les démarches et formalités à remplir pour s’engager dans une VAE,

 d’adapter le dossier de validation au niveau de la certification visée, notamment pour éviter que le candidat butte sur la rédaction des acquis de son expérience – livret 2 –, en particulier en augmentant la part de l’oral pour les premiers niveaux de certification,

 de généraliser l’aide à l’orientation et un accompagnement gratuit, et par un guichet unique tout au long du parcours,

 de reconnaître la possibilité de faire une démarche pour une validation partielle et non tout un diplôme, mais aussi de développer la possibilité de suivre des formations complémentaires pendant la préparation du dossier de VAE afin d’augmenter ses chances de validation totale,

 d’augmenter la fréquence des jurys, planifiés par année, avec une possibilité de dématérialisation,

 de cibler la VAE vers les demandeurs d’emplois (26 % des candidats seulement jusque-là), par un objectif quantitatif annuel sur le modèle des 500 000 formations supplémentaires, et leur donner le statut de stagiaire de la formation professionnelle pendant 2 mois,

 d’inciter au développement de projets collectifs de VAE, jusque-là peu développés, qui donnent pourtant des taux supérieurs de validation.

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Ainsi, s’appuyant sur un bilan très précis des forces et faiblesses du dispositif actuel, les propositions ne manquent pas dans ce rapport afin de permettre de passer à la vitesse supérieure, au moment où le besoin de compétences, de leur reconnaissance comme de leur développement n’a jamais été aussi important. Cela suppose de s’en saisir à tous les niveaux, puissance publique, entreprises, partenaires sociaux, militants et élus d’entreprise.


Sources