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Seniors : emploi et chômage, accords et plans d’action

samedi 6 juillet 2013

Un chômage en forte hausse, des réticences à l’emploi des seniors, un taux d’activité en hausse rapide, des retours à l’emploi souvent en temps partiel...

Un chômage en forte hausse
Avec 550 000 chômeurs de plus de 50 ans (catégorie A) fin mars 2013, le chômage des seniors, même si leur taux de chômage reste inférieur à celui des autres tranches d’âge (7,2 % au 31 décembre 2012 pour les 55-64 ans), est celui qui a le plus augmenté en un an (+ 17 %).
Le recul de l’âge de départ en retraite et la suppression de la dispense de recherche d’emploi depuis 2012 ont participé à l’inscription de nombreux seniors supplémentaires sur les listes de Pôle emploi.

Les réticences à l’emploi des seniors
Une enquête de « À Compétence Égale » en février 2013, auprès de candidats seniors (770), consultants (430) et DRH (160), montre que les seniors ne mettent pas assez en valeur les compétences acquises au cours de leur expérience, principal atout pourtant aux yeux de 2/3 des consultants et d’une petite moitié des DRH. Mais ces derniers sont moins de la moitié à proposer un candidat au profil senior, avançant des craintes sur le niveau de salaire et la résistance au changement.

Un taux d’activité en hausse rapide
Pourtant, le taux d’activité des seniors augmente. En 2011, il est de 45,8 % des 55-64 ans (+ 3 points en un an). À 69 % pour les 55-59 ans, il reste cependant encore inférieur de 14 points au taux d’activité des 50-54 ans, conséquence des politiques antérieures : préretraites, dispense de recherche d’emploi…

Des retours à l’emploi souvent en temps partiel
On se trouve donc en face à la fois d’une forte hausse du chômage, de leur taux d’activité et de leur retour à l’emploi.
Mais ce retour à l’emploi, pour les 55-59 ans, se fait en temps partiel dans 56 % des cas, sur lesquels 16 % sont en contrats aidés, un taux plus fort que leurs benjamins (9 % pour les 45-49 ans). 28 % des seniors en temps partiel le subissent et souhaiteraient travailler plus.

Accords et plans d’action : du nombre, mais des résultats limités
La note de la Direction générale du travail (DGT) pour le COR fait un bilan de la mise en œuvre de la réglementation obligeant les entreprises à se doter d’accords ou plans d’action pour l’emploi des seniors.
90 accords couvrent 400 branches professionnelles. Ces accords de branches couvrent les entreprises de 50 à 300 salariés.
32 300 textes d’entreprises ont été déposés, 1/3 par accord, 2/3 par plan d’action sans négociation. Les plans d’action sont plus nombreux dans les entreprises de 50 à 300 salariés, les accords dans celles de 300 et plus, où la présence syndicale est bien plus développée.
Le tout couvre 7,3 millions de salariés, soit 80 % des salariés d’entreprises de 50 salariés et plus.

Cependant, ces textes privilégient le plus souvent (85 % des textes) le maintien dans l’emploi plutôt que le recrutement de seniors.
Pour le maintien dans l’emploi, les textes favorisent le développement des compétences par l’accès prioritaire au plan de formation, et l’anticipation des évolutions de carrières par l’entretien de carrière. Peu, en revanche, font un axe prioritaire de l’amélioration des conditions de travail, ou de l’aménagement des fins de carrière, de la transmission des savoirs, objectifs également proposés par la réglementation.

Le suivi de la mise en œuvre de ces textes est limité à 1/3 des accords de branche, le dialogue semble plus développé dans les entreprises.
Aussi, la DGT parle-t-elle de « formalisme des accords », en raison du peu de temps pour négocier avant l’application de la pénalité de 1 %, de l’absence de contrôle administratif de la conformité des accords, et d’« actions parfois déconnectées d’une vision globale de la gestion des ressources humaines de l’entreprise ». Les actions proposées se limitent au volontariat sans, le plus souvent, une « vision collective et globale de l’organisation du travail ». Les accords de branches sont plus « des accords cadres que des accords d’application directe dans les entreprises » ; or ils dispensent les entreprises moyennes de définir leurs propres objectifs.

On voit ainsi que, si des premiers pas sont faits, des progrès sont largement possibles. Pourtant, l’emploi des seniors est une des clés de la question des retraites qui se repose à nouveau cette année et sans doute les suivantes.


PS :

Sources :
Insee, Chômage au sens du BIT et indicateurs sur le marché du travail – 4è trimestre 2012, 7 mars 2013 :
http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=14&date=20130307

Insee Références, Emploi et salaires – édition 2012, mars 2013 :
http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/sommaire.asp?codesage=EMPSAL12

Dares Indicateurs, Demandeurs d’emploi inscrits et offres collectées par Pôle emploi en mars 2013, avril 2013 :
http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/etudes-et-recherches,77/publications-dares,98/dares-analyses-dares-indicateurs,102/2013-028-demandeurs-d-emploi,16197.html

Conseil d’orientation des retraites, séance plénière du 21 novembre 2012, document n°14 :
http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-1877.pdf

Voir aussi :
http://clesdusocial.com/amelioration-des-conditions-de-travail-et-emploi