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Renoncement aux soins, la Sécu agit

mercredi 12 avril 2017

La CNAM (caisse nationale d’assurance maladie) vient d’annoncer la généralisation de plateformes départementales pour lutter contre le renoncement aux soins. Un Français sur quatre serait concerné, principalement des femmes et des personnes seules. Le renoncement est lié à des raisons financières ou à des défauts d’explication et des problèmes de compréhension du système. L’accès aux soins est garanti par la Constitution et reconnu comme un droit. Et si, à court terme, la lutte contre le renoncement aux soins peut apparaître comme une dépense supplémentaire, à long terme, c’est en réalité un investissement « rentable » pour la Sécurité Sociale et l’ensemble de la société.

Des chiffres qui révèlent un véritable problème

Une étude menée, en 2016, dans 18 départements par l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore) indique que plus d’un quart des assurés interrogés dans les accueils de l’Assurance maladie seraient concernés par cette situation. L’étude s’est appuyée sur 29 000 assurés. Parmi ceux-ci figurent principalement des femmes (58,6 %), des personnes seules (36,6 %) ou des familles monoparentales (17,7 %). Ces chiffres corroborent la première enquête qui fut menée dans le Gard et qui montra que dans 94 % des cas, ces personnes avaient un réel besoin de soins.

On renonce d’abord aux soins dentaires, auditifs et optiques

Le renoncement aux soins concerne surtout les soins dentaires, auditifs et optiques. Mais on constate aussi au cours de l’étude que les consultations de spécialistes voire l’accès à un généraliste peuvent faire l’objet d’un renoncement.

Quels sont les obstacles principaux ?

Ils sont avant tout financiers, trois cas sur quatre, mais d’autres causes peuvent intervenir. Une méconnaissance des droits ou la complexité des démarches à effectuer peuvent décourager les assurés, tout comme des délais de rendez-vous parfois très longs ou un éloignement géographique. L’Odenore a identifié « un manque de guidance » : « Je suis perdu. Si on me disait à quelle porte frapper, peut-être que je m’en sortirais mieux. »

En annexe, les causes évoquées du renoncement aux soins

L’Assurance maladie se veut proactive

La CNAM mise sur des plateformes d’intervention départementale pour l’accès aux soins et à la santé (Pfidass), pour offrir un « accompagnement sur mesure » à l’ensemble des personnes renonçant à se soigner pour des raisons financières ou par manque d’information et de guidance. La CNAM indique que le renoncement aux soins est devenu « un défi » qui concerne la collectivité dans son ensemble, la Sécurité Sociale mais aussi l’ensemble des institutions. Il est, selon elle, « source d’inégalités et de dépenses supplémentaires à moyen et long termes ». Elle veut désormais être proactive en la matière en sortant de son rôle habituel de guichet qui délivre des droits ou des prestations. La Pfidass ne se substitue pas aux interlocuteurs existants, mais elle orchestre leur coordination pour l’assuré. D’autant plus que certains assurés sont autonomes et veulent juste être orientés, par contre d’autres ont besoin qu’on remplisse les dossiers avec eux.

La mise en place de plateformes départementales

Lancé sous forme d’expérimentation depuis novembre 2014, le dispositif va être généralisé à l’ensemble du territoire à travers trois vagues successives du 1er avril 2017 à la mi-2018, au plus près des assurés. Pour fonctionner, la Pfidass doit s’appuyer sur un réseau de détecteurs efficace et étayé, comme les agents d’accueil au guichet. Ils sont aussi externes comme les professionnels de santé, les services sociaux, les services d’insertion professionnelle, les associations…

Lorsqu’une difficulté d’accès aux soins est repérée, la réponse de l’Assurance maladie consiste en un accompagnement à trois niveaux. D’abord un bilan exhaustif des droits aux prestations intégrant une explication approfondie de leurs usages, puis une orientation dans le système de soins (par exemple comment trouver un spécialiste) et, enfin, un accompagnement au montage financier. Celui-ci peut être construit le cas échéant par cofinancement de plusieurs partenaires pour faire face à des restes à charge insurmontables pour la personne en particulier avec les complémentaires.

La CNAM compte sur une coopération étroite avec les autres acteurs du tissu local (professionnels de santé, collectivités territoriales, hôpitaux, associations et organismes complémentaires…).

Conclusion

Il faut se féliciter de cette initiative qui rétablit bien des vérités sur « les traitements de confort » que l’on attribue à certaines catégories sociales et qui arment les assurés. À la suite de l’intervention de la Pfidass dans les départements expérimentaux, certains ont par exemple recommencé à se rendre à des entretiens d’embauche et ont retrouvé un bien-être physique et moral.

Annexe :

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Source
http://www.ameli.fr/.../3369.php