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Risques psychosociaux : modifier la réalité

dimanche 30 janvier 2011

Effet des suicides ou effet de mode, les risques psychosociaux font l’objet d’une floraison d’études, de rapports, d’enquêtes, d’ouvrages, d’articles. Dans la foulée, les consultants en risques psychosociaux se sont multipliés pour offrir leurs services aux directions d’entreprise à la recherche de solutions rapides. Cette envolée des consultants a abouti à la création de la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS), par six cabinets qui envisagent d’élaborer une charte de déontologie, preuve à rebours du risque d’abus de démarches gadgets et de gourous.

Mais qu’appelle-t-on risques psychosociaux ?
Le ministère du Travail vient de publier une liste d’une quarantaine d’indicateurs des risques. Ils sont analysés en six dimensions, exigences du travail, exigences émotionnelles, autonomie, relations de travail, conflits de valeur, insécurité de l’emploi. A prendre connaissance de cette batterie d’indicateurs, on est frappés par leur banalité, comme la quantité excessive de travail demandée, la complexité du travail, l’autonomie ou le manque d’autonomie, les exigences émotionnelles face au public, etc. Mais le mérite de cette approche est cependant certain, car il permet de rompre avec une attitude individualisante et psychologisante du problème de mal être au travail, dans laquelle les patrons et DRH ont trop souvent tendance à s’enfermer.

Tout cela est à rechercher dans le réel de l’entreprise et pas dans les antécédents personnels du salarié.
http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/

La diminution des risques psycho sociaux n’est-elle pas alors affaire de changements dans les conditions de travail et dans les modes d’organisation du travail ?

L’intérêt de cette découverte, un peu gonflée par la mode, des risques psycho sociaux est qu’elle doit permettre le réinvestissement des uns et des autres, syndicalistes et management, dans la question trop négligée ces dernières années des conditions de travail et des choix d’organisation du travail qui isolent et marginalisent les salariés. Pour certains secteurs comme les services, il s’agit même d’un nouvel investissement.

Une fenêtre s’est ouverte pour bouger les conditions de travail. Et ces changements ne peuvent se réaliser sans connaître le point de vue des salariés. Les syndicalistes peuvent trouver ici l’occasion de renouer une relation avec les salariés sur les questions du sens et de la place du travail et le management celle de se rapprocher du terrain.