mercredi 19 février 2020
Enquête après enquête, les services du ministère du Travail dynamitent les idées reçues sur les agents de l’État. Dans une période marquée par les négociations sur la pénibilité et son impact sur la réforme des retraites, la dernière enquête Sumer sur les expositions aux risques professionnels montre que les fonctionnaires sont souvent plus exposés que les salariés du privé et en premier lieu les employés de la fonction publique hospitalière.
L’enquête Sumer de 2017
Les données présentées par la DARES (ministère du Travail) sont issues de l’enquête Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels Sumer de 2017. Cette enquête transversale permet de cartographier les expositions professionnelles des salariés, la durée de ces expositions et les protections collectives ou individuelles éventuelles mises à disposition et en place à la suite des enquêtes précédentes. Les différentes fiches distinguent les trois versants de la fonction publique : État, territoriale et hospitalière, ainsi que le secteur privé dans son ensemble. Cette édition de l’enquête est représentative des 24,8 millions de salariés dans la France entière métropolitaine et ultramarine.
Ce dispositif d’observation des expositions professionnelles a été mis en place en 1994. Cette durée permet de réaliser des comparaisons pertinentes.
Les différents types de risques professionnels
L’enquête présente les différents types de contraintes physiques, organisationnelles, d’expositions aux agents biologiques, aux nuisances chimiques ainsi que trois indicateurs de risques psychosociaux, ce qui est une nouveauté. Ces trois risques psychosociaux potentiellement dangereux pour la santé des salariés sont : le manque de reconnaissance, les comportements hostiles et le « job strain » que l’on pourrait traduire comme une trop forte exigence des managers.
Le déroulement de l’enquête
La collecte des données s’est déroulée d’avril 2016 à octobre 2017. Au total, 1 243 médecins du travail ont pu interroger 26 500 salariés. Le salarié était interrogé par son médecin du travail ou son médecin de prévention, qui pour l’occasion faisait office d’enquêteur. Pour cette nouvelle édition, le médecin pouvait se faire aider par son équipe pluridisciplinaire et notamment par les infirmiers. Les questions portaient sur l’activité professionnelle habituelle du salarié (pour les contraintes organisationnelles et relationnelles) ou de la dernière semaine travaillée (pour les autres contraintes). Un auto-questionnaire sur leur vécu du travail a été proposé à tous les salariés.
Les fonctionnaires souvent plus exposés que les salariés du privé
Nul doute que ces données ont vocation à alimenter les discussions en cours au niveau général et dans la fonction publique en particulier. Affaire à suivre !
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