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Prime Sarkozy

dimanche 1er mai 2011

Une prime versée aux salariés des entreprises qui verseraient des dividendes.

Les partenaires sociaux ont réagi unanimement en contestant publiquement la décision du Président de la République d’instituer une prime versée aux salariés des entreprises qui verseraient des dividendes. Le contenu même de cette proposition a reçu de nombreuses critiques : inégalités, usine à gaz, renforcement des primes sans versement de cotisations sociales, etc.

Les partenaires sociaux ont déclaré vouloir poursuivre leurs discussions dans le respect des conditions fixées par la loi du 31 janvier 2007 de modernisation du dialogue social et par le protocole du 16 février 2010 de l’Assemblée Nationale. Ils ont demandé aux pouvoirs publics, de respecter le dialogue social et son agenda ainsi que la négociation collective.

Il ne viendrait à l’esprit d’aucun chef d’Etat en Europe de lancer une telle proposition. Si l’on met de côté l’impétuosité présidentielle, on peut chercher une explication à cette intervention. Elle se caractérise par une interpellation directe, voire une sommation, du sommet de l’Etat aux entreprises. Elle saute donc par-dessus les organisations patronales et syndicales d’une part, elle saute par-dessus les règles relatives à la négociation collective d’autre part.

Acteurs sociaux négligés, règles de la régulation sociale non respectées. Comment expliquer cette double action de saut de mouton ? Parce que le pouvoir, pressé par l’urgence et convaincu de sa légitimité, estime que passer par-dessus les acteurs sociaux et ne pas respecter les règles du jeu social n’est pas très grave. Et, en tout cas, que l’opinion publique ne s’en formalisera pas, si les primes sont bien là. Les corps intermédiaires, détestés par le député révolutionnaire Le Chapelier, auront un peu plus de mal à exister. Quant aux règles qui fondent le système social, leur non respect est un encouragement à s’en soustraire pour tous ceux qui ne croient pas à leur nécessité.