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Patronats européens

samedi 11 juin 2011

Un rapide survol, qui complète notre dossier sur le patronat français

Les organisations patronales en Europe

Les organisations syndicales ont adopté des modèles de structuration assez semblable avec une confédération à laquelle se rattache des fédérations professionnelles. Il n’en est pas de même pour les organisations patronales qui selon les pays présentent des modèles différents. On peut distinguer :

Les pays où il existe une seule organisation patronales qui rassemble alors tous les secteurs professionnelles et représente les entreprises de toutes tailles.
A l’opposé, les pays où il n’existe pas de confédération générale représentant tous les secteurs professionnels. Les patrons italiens par exemple sont structurés en plus d’une dizaine d’organisations sectorielles. L’une d’entre elle, celle de l’industrie exerce un leadership pour ce qui concerne les négociations nationales interprofessionnelles et les relations avec les pouvoirs publics. L’Allemagne présente aussi une structure originale avec d’un côté une organisation qui a en charge le terrain social et des organisations sectorielles qui prennent en charge le terrain économique. Là encore l’organisation de l’industrie exerce un leadership.
Troisième modèle, une organisation générale interprofessionnelle et une organisation spécifique pour les PME et/ou les artisans.
Quatrième modèle, le plus rare et rencontré dans les nouveaux Etats membres, plusieurs confédérations générales qui sont en concurrence.

La structure générale des organisations patronales est restée relativement stable durant les dix dernières années. Les quelques changements sont imputables à des fusions ou des renforcements, afin de donner plus de pouvoir à la voix des employeurs, vis-à-vis du gouvernement et des syndicats.

Il existe une tendance à fusionner entre organisations d’industrie et de services, comme cela a eu lieu en Finlande en 2005 ou au Danemark en 2008. Cependant, d’autres pays, comme la Bulgarie, la Pologne, la Roumanie, la Slovénie et Slovaquie, ont vu de nouvelles organisations apparaître, soit par scission d’associations déjà existantes, soit par création.

Affiliations, adhésions

Les membres d’une confédération patronale peuvent être des organisations de niveau inférieur (sectorielles ou territoriales), des entreprises ou des employeurs individuels, ou des deux, cette dernière situation étant la plus commune. Environ un tiers des confédérations ne sont composées que d’associations de niveau inférieur, alors qu’environ un quart n’est constitué que d’entreprises individuelles..

La densité des organisations patronales, c’est à dire le pourcentage d’entreprises qu’elles représentent, varie considérablement selon les pays : (l’affiliation est obligatoire en Autriche autrichienne (excepté pour l’agriculture et les professions libérales)

Selon l’ICTWSS (base de données sur les relations professionnelles), en 2008 les densités nationales variaient de :

  1. - plus de 80% aux Pays-Bas et en Suède ;
  1. - entre 70 et 80% en France, au Luxembourg, en Belgique, en Espagne et en Finlande ;
  1. - entre 60 et 70% à Chypre, au Portugal et en Slovénie
  1. - entre 50 et 60% en Roumanie, à Malte, en Allemagne, au Danemark, en Italie, en Irlande et en Bulgarie ;
  1. - entre 30 et 40% au Royaume-Uni, en Hongrie, en Slovaquie, en République Tchèque et en Grèce ;
  1. - entre 20 et 30% en Estonie, en Lituanie, en Lettonie et en Pologne.

Ces chiffres sont difficiles à vérifier, à cause des différences entre les définitions des organisations dans les différents pays, le manque de données ou encore l’affiliation d’une même entreprise à plusieurs organisations. Ces chiffres sont rarement déduits de données officielles et d’enquêtes gouvernementales ; dans la majorité des pays, ils sont basés sur les déclarations des organisations mêmes.

En 2008, environ 106 millions de salariés, soit 58% des salariés de l’Union Européenne, travaillaient dans des entreprises affiliées à des associations patronales, soit plus du double du taux de syndicalisation. Il est à noter que dans les pays de l’Europe Centrale et Orientale, environ un tiers seulement du nombre total de salariés travaillaient dans des entreprises affiliées.

Dans la plupart des États membres, très peu de changements ont eu lieu concernant le nombre d’affiliés pendant les dix dernières années. Parmi les exceptions, on compte la Bulgarie où l’affiliation est en augmentation, grâce aux restructurations économiques (privatisation et investissements directs étrangers plus nombreux), ainsi que la Lettonie.

A l’inverse, en Slovénie, la densité a fortement baissé, cela étant dû à l’abolition de l’obligation d’affiliation en 2006, qui a entrainé une chute de 80% de ses membres en trois ans. Certains pays doivent aussi la diminution des affiliations à des faillites et des liquidations provoquées par la crise économique.


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