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Octobre 1997 : création des emplois jeunes

jeudi 14 octobre 2010

La loi du 16 octobre 1997 relative aux emplois pour les jeunes crée les emplois jeunes.

Bernard Simonin en donne une bonne définition et de l’esprit dans lequel ils ont été créés : « Faciliter le recrutement de publics connaissant des difficultés particulières d’emploi et favoriser l’émergence d’activités nouvelles dont l’utilité sociale est reconnue, mais dont le développement semble entravé par la faiblesse d’une demande solvable que ni le libre jeu du marché, ni l’action publique traditionnelle ne parviennent à faire progresser ».

Le programme des emplois jeunes a voulu rompre avec le principe des dispositifs qui l’ont précédé (TUC, SIVP [Stage d’initiation vie professionnelle] ou CES) qui ne visaient guère qu’à faire baisser les chiffres du chômage des jeunes sans vouloir réellement explorer des activités nouvelles, mais qui innovaient en articulant emploi et formation pour la première fois et au grand dam des enseignants du public. La dénomination précise du dispositif « Nouveaux services, emplois-jeunes » rend bien compte de sa double dimension, d’une part répondre à des besoins de services n’ayant pas encore reçu de réponses adaptées, d’autre part améliorer la situation de l’emploi des jeunes. Les moyens publics ont été importants pour en assurer le développement (dont 8O % par l’État, soit 100 000 F ou15 000 €, par emploi jeune).

Ce contrat à durée déterminée est signé pour 5 ans, avec possibilité d’y mettre fin à chaque date anniversaire. Il peut être également à durée indéterminée. Néanmoins, si l’employeur est une collectivité territoriale ou un établissement public autre qu’un EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial), le contrat ne peut être conclu que pour une durée déterminée. Il est réservé aux personnes de moins de 26 ans et aux personnes de 26 à 29 ans n’ayant jamais perçues d’allocation chômage. Il y en eut jusqu’à 350 000. Beaucoup étaient aides-éducateurs dans l’Éducation nationale, adjoints de sécurité dans la police nationale ,accueil dans les gares SNCF ; médiateurs familiaux ou travaillaient dans le social, dans l’environnement, dans le culturel, souvent pour les collectivités territoriales…

Pour beaucoup de jeunes, ce contrat fut l’occasion d’obtenir un premier statut social, l’occasion de quitter le logement familial, même si l’autonomie gagnée reste précaire. Pour ces jeunes, il ne s’agissait pas seulement d’entrer dans le monde du travail, mais aussi de se socialiser et d’apprendre à travailler en équipe. Ce qui n’a pas toujours été le cas dans certaines entreprises où ils étaient livrés à eux-mêmes. Or, selon une étude publiée par l’INSEE en octobre 2000, contrairement à la plupart des dispositifs d’emploi aidé, ces emplois jeunes ont touché en majorité des bacheliers ou des diplômés de l’université, nombreux à peiner à entrer dans le monde du travail. Un jeune sur cinq ne finissait pas les 5 ans, ayant trouvé une nouvelle porte avant le terme. Et plus d’un sur deux trouvait un emploi salarié à la fin du contrat.

Le changement de majorité politique en 2002 mit fin presque aussitôt aux emplois jeunes, au profit de nouveaux contrats jeunes, votés en session extraordinaire en juillet 200é, qui subventionnaient l’embauche de jeunes peu qualifiés, dans le secteur marchand cette fois-ci et qui, à leur tour, durèrent à peine 5 ans…