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Les salariés du privé payés au SMIC

mercredi 18 mai 2016

Qui sont-ils ? Où travaillent-ils ? En CDD ? En CDI ?
En 2013, les emplois rémunérés sur la base du Smic concernent plus de 8 % des salariés des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé. Ils sont moins souvent que les autres en CDI ou à temps complet. Ils concernent surtout des postes d’employés et d’ouvriers non qualifiés, et ils sont plus fréquents dans le commerce et l’hébergement-restauration. Toutes choses égales par ailleurs, les jeunes de moins de 25 ans et les femmes sont plus souvent rémunérés sur la base du Smic.

Smic : de quoi parle-t-on ?

  • Le salaire minimum de croissance (SMIC) est le salaire horaire en dessous duquel il est interdit de rémunérer un salarié. Appliqué à tout salarié majeur quel que soit la forme de la rémunération (au temps, au rendement, à la tâche, à la pièce, à la commission, au pourboire), il est revalorisé chaque année, au 1er janvier, par le gouvernement.
  • La rémunération brute totale correspond à l’intégralité des traitements, salaires, appointements, commissions de base perçus par le salarié avant toute déduction des cotisations obligatoires à la charge du salarié. Elle intègre les primes et indemnités ayant le caractère de salaire. Elle ne comprend pas les indemnités de licenciement, de mise à la retraite, ni les indemnités de sécurité sociale.

En 2016, le montant du SMIC est d’un montant horaire brut de 9,67 euros. Soit pour 35 heures de travail par semaine, un montant brut mensuel de 1 466,62 euros.

Les emplois non qualifiés et précaires sont plus concernés par le Smic

  • 27,4 % des employés non qualifiés sont concernés par le salaire minimum et 20,2 % des ouvriers non qualifiés sont rémunérés sur la base du SMIC en 2013 contre 8,5 % de l’ensemble des salariés des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé (hors apprentis et stagiaires), Les ouvriers qualifiés ont une probabilité d’être rémunérés sur la base du SMIC proche de celle des employés qualifiés. Plus l’emploi est qualifié, plus la probabilité d’être concerné par le Smic diminue.
  • 21,1 % des emplois en CDD et 28,3 % des autres formes d’emploi (contrat aidé, intérim) sont rémunérés sur la base du Smic contre 7,6 % des emplois en CDI. De même pour les emplois à temps partiel : 21,1 % d’entre eux sont soumis au salaire minimum contre 5,9 % pour les emplois à temps complet.

Être rémunéré au Smic dépend du secteur de l’emploi, de l’implantation et de la taille des entreprises, ainsi que du niveau de qualification des salariés, de leur âge ou de leur sexe

  • Quels secteurs ? En 2013, dans les entreprises de 10 salariés ou plus, 45 % des salariés rémunérés au Smic travaillent dans les services marchands qui concentrent 72 % de l’emploi salarié du secteur privé : 21,3 % dans l’hébergement et la restauration, 14,0 % dans les autres activités de services, 12,8 % dans le commerce. L’hébergement-restauration et le commerce concentrent davantage d’emplois peu qualifiés, 81,4 % et 68,2 % de leurs salariés sont ouvriers ou employés. Le temps partiel est aussi surreprésenté (30 % des salariés sont concernés contre 17,5 % en moyenne).
  • Dans les TPE de moins de 10 salariés, l’emploi au Smic est très fréquent, soit 27,6 %. Les grandes entreprises recourent moins au Smic. Dans les entreprises de 500 salariés ou plus, 5,5 % des salariés sont payés sur la base du Smic contre plus du double dans les entreprises de moins de 100 salariés.
  • La région d’implantation de l’entreprise a son importance : certaines régions ont une proportion d’ouvriers et d’employés élevés. À l’inverse, la concentration des cadres explique, en partie, le faible taux de salariés au Smic en Ile de France (6,2 %) contre 9,8% dans le Nord, 9,9 % dans l’Est, et 10,6 % en Méditerranée.
  • Les salariés peu ou pas diplômés sont particulièrement représentés parmi ceux concernés par le salaire minimum : 20,4 % n’ont aucun diplôme contre 8,7 % de l’ensemble des salariés.
  • Les jeunes de moins de 25 ans en emploi salarié sont quatre fois plus concernés par le salaire minimum que leurs ainés : 28,1 % contre 6,6 % des salariés de 30 à 39 ans. Les jeunes sont moins nombreux à être employés dans des postes en CDI (72,1 % contre 94,4 % de l’ensemble des salariés) et des postes à temps complet (70,2 % contre 82,5 %). Ils sont moins diplômés (28,9 % d’entre eux ont un diplôme de niveau supérieur au baccalauréat, contre 38 % pour l’ensemble des salariés). Ils travaillent plus souvent dans l’hébergement-restauration et le commerce (40,8 % contre 20,7 % tous âges confondus). Ces jeunes ont souvent une ancienneté dans l’entreprise inférieure à un an (40,9 % contre 9,5 % de l’ensemble des salariés des entreprises de 10 salariés et plus du secteur privé).
  • Les femmes sont deux fois plus concernées par le salaire minimum que les hommes (12, 7 % contre 5,5 %). Elles travaillent plus souvent dans les services marchands et à temps partiel (30,2 % d’entre elles contre seulement 8,3 % des hommes) et elles occupent un peu moins souvent des postes en CDI (93,1 % d’entre elles contre 95,3 % des hommes). Malgré un niveau de formation plus élevé (62,2 % des femmes ont un diplôme de niveau du baccalauréat contre 51,7 % des hommes), elles occupent plus souvent des emplois d’ouvriers et d’employés non qualifiés (27,1 % contre 16 % des hommes).

Les salariés rémunérés sur la base du Smic perçoivent moins d’éléments variables de rémunération que l’ensemble des autres salariés

La rémunération variable sous forme de primes et compléments de salaire et d’heures supplémentaires ou complémentaire compte pour 10 % de leur rémunération brute totale contre 15,3 % pour l’ensemble des salariés. Les salariés rémunérés au SMIC font plus d’heures supplémentaires (42,1 % des employés qualifiés au Smic contre 37,2 % des employés qualifiés). Les salariés rémunérés sur la base du Smic sont 10,7 % à gagner 1,3 Smic par mois.

Au sein des salariés « à bas salaires », c’est-à-dire les emplois dont le salaire mensuel net est inférieur ou égal aux deux tiers du salaire mensuel net médian. En 2015, le salaire brut mensuel moyen est de 2 874 euros, il varie en fonction des catégories professionnelles, de la taille des entreprises, du sexe et de l’âge des salariés. L’ensemble des salariés « à bas salaires » se divise en deux grands groupes. Les salariés rémunérés sur une base supérieure au Smic sont les plus nombreux (64,5 %). Ils ont davantage d’ancienneté, ils occupent plus souvent des emplois en CDI et à temps complet, ils sont plus fréquemment employés dans des grandes entreprises.

Les salariés concernés par le salaire minimum ont des contrats instables, une plus faible qualification, ils sont moins souvent en CDI et ils ont une faible ancienneté Les salariés rémunérés sur la base du Smic représentent 35,5 % des salariés à « bas salaires ».


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