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Le plan de formation des 500 000 chômeurs est prolongé

samedi 31 décembre 2016

Comme l’a indiqué le nouveau premier ministre, dans sa déclaration de politique générale, le gouvernement ne veut pas s’arrêter dans ses efforts pour l’emploi et la formation. Aussi le ministère de l’emploi vient d’annoncer que le plan 500 000 chômeurs en formation lancé en février et qui devait s’arrêter au 31 décembre, serait prolongé de six mois pour profiter d’une dynamique favorable. Son premier bilan est satisfaisant. L’ensemble des acteurs concernés : régions, syndicats, patronat, Pôle emploi, services de l’état ont travaillé à un accord de financement du premier semestre lors d’une réunion de concertation le 7 décembre.

Le plan de formation des 500 000 chômeurs

Il fut annoncé par François Hollande le 31 décembre 2015. Il s’agissait d’un « plan massif de formation des demandeurs d’emploi », avec « 500 000 personnes de plus (…) accompagnées vers les métiers de demain ». Ce plan est une extension importante des objectifs déjà fixés en termes de formation des chômeurs et qui consistait à doubler à un million les formations pour les chômeurs d’ici à fin 2016. Depuis mars dernier, des conventions ont été signées avec la plupart des régions, qui financent en priorité les formations de chômeurs [1].

Un bilan d’étape satisfaisant quantitativement…

Dans un communiqué commun, le 8 décembre, Mme El Khomri (Ministre du travail) et Mme Valter (Secrétaire d’état à la formation) se sont félicitées des « résultats très positifs ». Ce que confirme Gérard Cherpion, président de la commission emploi-formation de l’Association des régions de France (ARF) et député (LR) des Vosges : « C’est une réussite. Les entrées en formation ont eu lieu, alors que l’on pouvait craindre au départ, une saturation du système, compte tenu de l’accélération du rythme. ».
Selon le ministère, environ 945 000 actions ont été engagées ou réalisées, soit :

  • 640 000 entrées en formation au 30 septembre ;
  • 200 000 inscriptions en stage intervenues depuis cette date ;
  • 60 000 accompagnements à la création d’entreprise à fin novembre ;
  • 45 000 contrats de professionnalisation pour des personnes en recherche d’emploi.

Selon un premier bilan publié en octobre par le ministère, 41,8 % des bénéficiaires de ces formations étaient des demandeurs d’emploi peu qualifiés ou de longue durée. Ce résultat est au-dessus des objectifs fixés en mars par la convention de partenariat État-régions. Les jeunes (moins de 26 ans) et les seniors (plus de 45 ans) représentent respectivement 25,4 % et 24,2 % des bénéficiaires.

… Et qualitativement.

L’idée de départ est de coller le plus possible aux métiers qui ont des besoins de recrutement avérés. D’après le bilan publié en octobre, « les formations de Pôle emploi les plus suivies correspondent aux besoins des territoires » comme la création et gestion d’entreprise (droit, études de marché…), la logistique, la manutention, la sécurité, le bâtiment, les métiers d’auxiliaire de vie.

L’accord de financement

Lors de la réunion de concertation du 7 décembre Myriam El Khomri et Clotilde Valter ont proposé de prolonger « l’effort exceptionnel de financement » de l’État sur les six premiers mois de 2017. Cette prolongation sera financée par un redéploiement de crédits entre les deux grands volets du plan d’urgence pour l’emploi, l’aide à l’embauche PME, d’une part, qui sera désormais déployée sur les six premiers mois de 2017, et le plan 500 000 formations supplémentaires.

Les ministres ont par ailleurs invité tous les acteurs à s’associer à cette démarche sur les mêmes bases qu’en 2016. L’ARF quant à elle trouve inacceptable que cette action ne soit prolongée que d’un semestre alors même qu’elle produit des résultats.

Si tous les partenaires sociaux ont loué le plan comme l’a indiqué Jean-François Foucard (CFE-CGC), des interrogations demeurent sur l’implication du fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), co-administré par le patronat et par les syndicats, et sur celui des OPCA. La crainte étant un prélèvement autoritaire sur la trésorerie des OPCA. La Secrétaire d’état a indiqué que les OPCA apporteront leur écot sur une base « volontaire ». Sur ce sujet, le discours de l’exécutif a été « rassurant », confie Yvan Ricordeau (CFDT) à la sortie de la réunion. : « On pense qu’il n’y aura pas de ponction ». Quant au FPSPP il avait contribué à hauteur de 100 000 euros à la campagne 2016.

Affaire à suivre concernant le financement mais aussi, et c’est le plus important, pour mesurer l’efficacité du dispositif. On attend avec intérêt le rapport sur l’efficacité du dispositif promis en juin 2017.


Sources