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La santé en France en 2016 : comparaison avec l’UE

mercredi 19 avril 2017

L’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de rendre public son « Panorama de la santé en Europe » pour l’année 2016. Première étape, avant la publication en novembre de profils par pays. Des comparaisons sur l’espérance de vie, sur la prévention, sur les facteurs de risque pour la santé, les taux de vaccination… En 14 ans l’espérance de vie a augmenté de plus de six ans dans les États membres de l’Union Européenne. Elle est passée de 74,2 ans à près de 81 ans entre 1990 et 2014.

Espérance de vie : de fortes inégalités entre les pays de l’Ouest et de l’Est mais aussi entre les populations dans chaque pays, en fonction du niveau de vie.

  • Les Français jouissent d’une espérance de vie relativement longue par rapport aux autres pays européens, notamment en raison de la bonne qualité des soins délivrés par le système de santé, malgré les contraintes budgétaires. La France reste dans le peloton de tête (avec l’Espagne et l’Italie) en termes d’espérance de vie à la naissance, qui s’élevait à 82,8 ans en 2014 (contre 80,9 ans en moyenne dans les pays de l’UE). Par contre, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les hommes et les femmes reste plus important que dans la plupart des autres pays de l’OCDE (6,5 ans en France par rapport à 5,5 ans en moyenne dans les pays de l’UE). Ceci est dû principalement à une plus grande prévalence des facteurs de risque chez les hommes.
  • En matière de renoncement aux soins, la France affiche un taux plus faible que la moyenne européenne (2,8 % contre 3,3 %), mais si l’on considère les 20 % de la population les plus pauvres, ce taux s’élève à 6,6 % contre 6,4 % pour la moyenne européenne. Ainsi, 12 % de la frange la plus pauvre ne se font pas soigner, alors que ce n’est le cas que de 1,6 % des plus riches. C’est en Italie et surtout en Grèce que le renoncement aux soins médicaux est le plus fort (16 %). Pour tous les Européens, le renoncement aux soins dentaires est élevé (entre 5,5 % à 10,4 % pour les plus pauvres).

Faiblesse des dépenses allouées à la prévention en France

Les dépenses de prévention en France ne représentent, en 2014, que 2 % des dépenses courantes de santé contre 3 % en moyenne dans les pays de l’Union européenne (4 % au Royaume Uni ou en Italie). La France doit renforcer ses efforts pour réduire les facteurs de risque pour la santé.

L’étude se base sur la comparaison d’une quinzaine d’indicateurs : tabagisme (enfants, adultes), ivresse (enfants, adultes), consommation d’alcool, consommation de fruits (enfants, adultes), consommation de légumes (enfants, adultes), activité physique (enfants, adultes), surpoids, obésité (enfants, adultes), consommation de cannabis (jeunes, enfants), consommation de cocaïne.

  • Les hausses du prix du tabac, l’introduction du paquet de cigarettes neutre en mai 2016 (comme en Angleterre, Irlande) et l’interdiction de fumer dans les lieux publics ont fait reculer le tabagisme en France. Le programme national de réduction du tabagisme établi par le ministère de la santé et des affaires sociales vise à réduire le nombre de fumeurs quotidiens d’au moins 10 % en 2019 car le taux de fumeurs en France est supérieur à la moyenne européenne (22,4 % contre 21 % mais 12 % en Suède).
  • La consommation d’alcool a diminué en France au cours des 30 dernières années mais elle reste au-dessus de la moyenne européenne (11,5 litres par habitant contre 10 litres en moyenne dans les pays européens). Malgré les mesures pour éviter la publicité (loi Evin) sur les boissons alcoolisées, la France a des niveaux de taxes sur l’alcool plus faibles en particulier pour le vin.

Des politiques de prévention efficaces doivent être poursuivies sans relâche pour réduire encore plus ces facteurs de risque, notamment chez les adolescents, avant que les mauvaises habitudes de vie ne s’acquièrent. Même si pour l’instant les taux d’obésité en France restent inférieurs à la plupart des autres pays de l’UE, ils sont en augmentation et le manque d’activité physique parmi les jeunes fait craindre que ces taux continuent d’augmenter à l’avenir.
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Les taux de vaccination sont plus faibles en France que dans la plupart des pays européens :

  • Le taux de vaccination des enfants contre la rougeole est en France parmi les plus faibles d’Europe (11 % contre 6 % en Europe).
  • Le taux de vaccination antigrippale des personnes âgées est bien plus faible que dans plusieurs autres pays européens, et en diminution depuis les 10 dernières années (en dessous de 50 %). Ceci accroît le risque d’hospitalisations et de décès parmi les personnes âgées, lié à la grippe et à ses complications. L’autorisation récente donnée aux pharmaciens de vacciner les patients devrait accroître la couverture vaccinale.

Concernant la densité médicale, elle est en France de 3,3 médecins pour 1 000 habitants, proche de la moyenne européenne (3,5 %), mais elle se caractérise par un écart de densité médicale entre les villes et les campagnes. Elle est aussi un des rares pays où le nombre de médecins par habitants n’a pas progressé.

Les candidats à l’élection présidentielle d’avril 2017 se sont tous engagés à lutter contre les déserts médicaux, à multiplier les maisons de santé spécialisées et à développer la télémédecine.


Références :