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L’UPA et l’UNAPL se regroupent pour former l’U2P (Union des entreprises de proximité)

samedi 17 décembre 2016

Les règles de la représentativité patronale fixées par la loi Travail ont précipité un mouvement de rapprochement déjà entamé depuis quelques années. L’Union Nationale des Professions Libérales devient donc la quatrième composante de la nouvelle organisation au même titre que le bâtiment, les Services et les commerces qui, avec la confédération associée des Travaux publics, constituaient l’ancienne UPA.

Pourquoi ce rapprochement ?

Il y a d’abord une logique économique et sociale. Les entreprises artisanales, les petits commerces et les professions libérales ont souvent les mêmes problématiques : pas ou peu de salariés, une activité locale et des moyens souvent très limités en comparaison avec les entreprises plus importantes. Elles ont toutefois des différences sensibles de statut, parfois de niveau de formation et de moyens que ne manqueront pas de souligner les détracteurs de la fusion. Les organisations qui composent la nouvelle entité déclarent avoir des intérêts communs à défendre face à l’État et aux autres organisations patronales « pour qui sont faites les normes économiques et sociales ». Elles entendent peser sur les élections présidentielles de 2017.

Mais il y a ensuite et peut-être surtout le renforcement de leur représentativité face aux deux autres grandes organisations patronales, le MEDEF et la CGPME. Et cela au moment de déposer les dossiers avant le 16 décembre au ministère du travail qui permettront de déterminer la représentativité des organisations patronales au niveau national. À elles deux, elles regroupent plus de 120 organisations professionnelles nationales. Elles prétendent toucher un champ de 2,3 millions d’entreprises soit les deux tiers des entreprises et 25 % des salariés. Cette fusion permet aussi à l’UNAPL dirigée par Michel Chassang de participer aux négociations nationales interprofessionnelles, ce qui lui était interdit jusqu’ici par les règles de la loi sur la représentativité de 2008.

Au sein du patronat, ça renâcle !

Incontestablement, le paysage patronal va évoluer. La nouvelle organisation va donc peser davantage face au MEDEF et à la CGPME non seulement dans les négociations nationales mais aussi dans la répartition des postes et des moyens dans tous les organismes, paritaires ou non, où siège le patronat. Autant dire que ce rapprochement n’est pas du goût du MEDEF qui prétend l’avoir appris par la presse et surtout de la CGPME qui regroupe en son sein des syndicats de professions libérales et qui risque de perdre des adhérents. Elle parle d’ « alliance décidée dans la précipitation ». La CGPME pourrait contester la prise en compte de cette fusion pour le calcul de la représentativité patronale dans la mesure où les textes prévoient de l’apprécier au 31 décembre 2015. Argument aussitôt contesté par l’U2P qui compte en son sein les syndicats d’avocats qui « ont bordé les choses ».

En attendant fin janvier 2017, date de l’élection du nouveau président, c’est Jean-Pierre Crouzet (président de l’ex UPA) qui assurera la présidence de la nouvelle organisation.


Sources :

  • Divers articles de presse parus dans Les Echos, chefs d’entreprise.com, RTL et l’Express.