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Immigrés, de l’arrivée en France au premier emploi

samedi 12 janvier 2019

L’immigration se féminise au fil des années et les femmes sont désormais aussi nombreuses que les hommes à venir étudier en France. La population immigrée est de plus en plus diplômée, pour des raisons qui tiennent à la fois aux niveaux d’études plus élevés atteints par les parents et à la poursuite des études en France de personnes arrivées enfants ou comme étudiants.

6,1 millions d’immigrés, c’est-à-dire de personnes nées à l’étranger de nationalité étrangère, vivaient début 2015 sur le territoire français, soit 9,3 % de la population résidant en France selon le recensement. La moitié de la population des immigrés d’âge actif (15-64 ans) est arrivée en France avant 1998.

Pour la majorité des immigrés, leur immigration est due à des raisons familiales. Au moment de l’enquête, pour les 15 ans et plus et âgés de moins de 65 ans, 45 % déclarent être venus en France pour des raisons familiales, 25 % pour trouver un emploi, 16 % pour faire des études, 8 % pour se protéger ou protéger sa famille. Dans ce dernier cas, il s’agit de personnes qui ont déposé une demande d’asile (réfugiés, apatrides ou protection subsidiaire). Une enquête complémentaire à l’enquête emploi de 2014, sur la raison de leur installation en France précise : si on considère que les personnes immigrées arrivées avant l’âge de 15 ans le sont aussi pour des raisons familiales, ce sont au total 61 % de l’ensemble des immigrés de 15 à 64 ans vivant en France métropolitaine qui invoquent des raisons familiales comme motif de migration (29 % sont arrivés enfants avant l’âge de 15 ans et 32 % après cet âge).

Les femmes représentent 58 % des immigrés d’âge actif arrivés depuis 2007. 62 % de celles arrivées en 2014 déclarent le motif d’arrivée en France pour raisons familiales contre 39 % des hommes qui migrent plus souvent pour avoir un travail. Depuis 1998, la proportion des femmes déclarant être venues pour étudier est quasiment égale à celles des hommes (15 %) alors qu’auparavant, leur part était inférieure (10 % contre 16 % pour les hommes).

Des immigrés de plus en plus diplômés. 42 % des immigrés d’âge actif ont un niveau équivalent au brevet des collèges, et seul un quart d’entre eux ont été scolarisés en France. 31 % ont un CAP, un BEP ou un baccalauréat et 27 % ont un diplôme de l’enseignement supérieur. 40 % des diplômés sont plutôt arrivés avant l’âge de 15 ans, et 38 % des immigrés diplômés de plus de 15 ans sont venus en France pour faire des études. Ainsi 33 % arrivés après 1998 ont un diplôme de l’enseignement supérieur contre 21 % de ceux qui étaient arrivés avant cette date.

Des parents aux niveaux d’éducation plus élevés. La plupart des immigrés arrivés avant 1981 ont des parents qui étaient peu ou pas du tout scolarisés. Depuis 1998, parmi les immigrés venus en France, 33 % ont un de leurs deux parents qui a atteint l’enseignement secondaire (21 % avant 1998) et 29 % ont un niveau d’étude supérieur (16 % avant 1998). Les immigrés nés au Maghreb ont plus souvent des parents qui n’ont pas été scolarisés. Les immigrés d’Europe du Sud ont très souvent des parents dont le niveau scolaire ne dépasse pas le primaire (83 %). Les parents d’immigrés des autres pays ont un niveau scolaire plus élevé car ils sont arrivés plus récemment. Les parents des immigrés venus en Europe pour étudier ont des niveaux d’éducation plus élevés (54 % ont un niveau d’enseignement supérieur).

Quatre immigrés sur dix ne parlaient pas ou peu le français lors de leur premier emploi en France. Lors de leur premier emploi, 85 % des immigrés arrivés à l’âge de 15 ans ou plus occupaient un poste d’employé (58 %) ou d’ouvrier (27 %). Seuls 7 % étaient cadres et 5 % exerçaient une profession intermédiaire. La facilité pour obtenir un emploi est peu liée à la maîtrise de la langue. Pourtant à caractéristiques égales, les hommes qui ne parlent pas du tout le français accèdent moins rapidement à un premier emploi que ceux le parlant un peu, bien ou très bien. Pour les femmes, les différences de taux d’accès à l’emploi, selon le niveau de maîtrise du français lors de leur arrivée en France, persistent au-delà des premières années.

Un tiers des immigrés qui sont en emploi considèrent qu’ils sont surqualifiés. À caractéristiques égales, le sentiment de surqualification dans le premier emploi occupé en France est plus fort parmi les immigrés qui ne parlaient pas ou peu le français. Ce sentiment persiste dans le temps puisque 33 % se considèrent encore surqualifiés dans leur emploi actuel. À la question « parlez-vous peu, bien ou très bien le Français ? », le sentiment d’être surqualifié, dans l’emploi actuel, n’est significativement différent qu’entre les personnes qui parlent très bien le français et celles qui ne le parlent que bien. Le fait d’avoir fait des études à l’étranger, n’augmente le sentiment de surqualification que lors du premier emploi.

Parmi les immigrés arrivés en France à l’âge de 15 ans ou plus, un tiers de ceux devenus français ont acquis la nationalité dans les cinq ans qui ont suivi leur arrivée, 32 % entre 5 et 10 années, et 38 % l’ont obtenue plus de 10 ans après leur arrivée.
Les immigrés arrivés en France avant l’âge de 15 ans mettent plus de temps pour obtenir la nationalité (10,1 années contre 7,1 années pour les immigrés arrivés après l’âge de 15 ans). Ils doivent souvent attendre la majorité pour en faire la demande..

Plus de la moitié des immigrés (59 %) devenus français déclarent avoir conservé leur nationalité d’origine. La double nationalité dépend cependant des lois du pays d’origine. Ainsi 41 % des immigrés natifs d’Europe du Sud et 42 % de ceux nés en Asie ont conservé leur nationalité d’origine tandis que 82 % des immigrés nés au Maghreb et 54 % de ceux originaires d’Afrique subsaharienne combinent nationalité française et nationalité d’origine.

Une petite moitié (45 %) des immigrés devenus français à l’âge de 18 ans ou plus ont déclaré avoir acquis la nationalité française pour trouver plus facilement un emploi. Un tiers d’entre eux (34 %) ont répondu qu’ils avaient acquis la nationalité française pour avoir un emploi plus intéressant ou une meilleure carrière.

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