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Une forte évolution des métiers en 30 ans

mercredi 1er mars 2017

Entre les années 1980 et le début des années 2010, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 3,4 millions en métropole, pour atteindre 25,8 millions en moyenne sur la période 2012-2014. Sur cette période le secteur tertiaire est passé de 65 % à 77 % de l’emploi total. Les créations d’emploi sont celles du domaine de la santé, de l’action sociale, culturelle et sportive ainsi que celles des services aux particuliers. À l’inverse, les effectifs des métiers industriels ont fortement reculé, sous l’effet de l’automatisation et de la concurrence des pays à bas coûts. De même pour les métiers artisanaux et ceux de l’agriculture.

Au-delà de l’impact des changements de la structure de l’emploi par métiers, le niveau de diplôme des personnes en emploi s’est élevé rapidement, au sein de la plupart des métiers. La progression des niveaux de formation a été plus rapide que la montée en qualification des emplois. La féminisation de l’emploi (48 % contre 41 % auparavant) et le vieillissement des actifs en emploi sont aussi des tendances fortes de cette période. Le temps partiel a explosé avec 4,8 millions de personnes (2,2 millions auparavant) majoritairement pour les femmes (79 %). Pour les jeunes, la progression de contrats courts (CDD, intérim) s’est accélérée (27 % des moins de 30 ans contre 16 % avant).

Des métiers en croissance d’emploi et de qualification :

  • Les métiers du domaine de la santé et de l’action sociale, culturelle et sportive ont le plus contribué à la croissance des métiers du tertiaire, avec 1,35 million d’emplois supplémentaires en trente ans : aides-soignants, infirmiers, sages-femmes, médecins, professions paramédicales mais aussi les professionnels de l’action sociale, de l’orientation et de l’action culturelle et sportive : plus de 10 % de l’emploi total.
  • Les métiers du domaine des services aux particuliers ont vu leurs effectifs augmenter de 1,03 million pour atteindre 3 084 000 en 2012-2014, soit 12 % de l’emploi total. En particulier, on compte désormais 1 million d’aides à domicile, aides ménagères et assistantes maternelles, soit trois fois plus qu’au début des années 1980.
  • Les métiers du commerce ont aussi participé à la progression des métiers du tertiaire. Ils rassemblent 2 738 000 personnes en 2012-2014, soit 11 % de l’emploi total et 655 000 de plus.
  • Les métiers de l’informatique et des télécommunications ont fortement progressé, principalement grâce à la croissance soutenue de l’emploi des ingénieurs de l’informatique (+313 000) depuis la fin des années 1990, portée par la diffusion des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’économie.
  • La plupart des autres domaines professionnels du tertiaire ont connu une progression de leurs effectifs au cours des trente dernières années. Cette progression est particulièrement marquée dans les domaines de la gestion et de l’administration des entreprises (+655 000), de la communication, de l’information et des arts et spectacle (+318 000), des études et recherche (+252 000) et de l’enseignement et de la formation (+247 000).

Des métiers en baisse, des chutes d’effectifs surtout pour les emplois non qualifiés. Dans l’industrie, avec une perte de 826 000 emplois. Soit 12 % de l’emploi contre 18 % il y a 30 ans. Dans l’agriculture avec la plus forte baisse de l’emploi : 958 000 personnes (2 millions au début des années 1980).

Stabilité et qualification des effectifs pour les métiers de la construction. Les effectifs des métiers de la construction, qui rassemblent 1 866 000 personnes en 2012-2014, ont globalement peu évolué en trente ans, la forte baisse (-91 000) du début des années 1980 ayant été compensée par une période de croissance soutenue (+107 000) du début à la fin des années 2000.

Des femmes dans tous les métiers : avec 3,2 millions de femmes supplémentaires par rapport au début des années 1980, contre une hausse de 0,2 million pour les hommes. Ceci est dû au développement des métiers les plus féminisés, mais pas seulement. Quinze familles professionnelles sur 86 sont mixtes (40 à 60% de femmes), contre onze il y a trente ans.

Des actifs plus âgés : près de 30% de la population active est âgée de 50 ans et plus, contre 17% au début des années 1980. À l’inverse, avec l’allongement des études, la part des jeunes de moins de trente ans a nettement diminué. Les seniors sont devenus plus présents au sein de la fonction publique, dans le domaine de la santé et parmi les professionnels de l’armée, de la police et des pompiers.

Des emplois plus qualifiés, et un niveau de diplôme supérieur (bac+3 et plus) qui représente 20 % de la population contre 6 % il y a 30 ans. Augmentation de 2,4 millions de cadres.

Des apprentis en plus grand nombre. Parmi les moins de 30 ans en emploi, la part de ceux qui cumulent formation et emploi a doublé, passant de 7 % à 14 % : apprentis, périodes de stages ou d’insertion en entreprise, jobs d’étudiant.

Les salariés sont plus nombreux qu’il y a trente ans, mais aussi plus souvent en CDD et intérim. C’est le cas particulièrement pour les jeunes : 60% des moins de trente ans bénéficient d’un CDI contre 74 % auparavant.

Le temps partiel progresse. Il concerne 20 % des actifs, deux fois plus qu’il y a trente ans. Il touche surtout les métiers du tertiaire, notamment le commerce et les services aux particuliers. Et en priorité les femmes : près d’un tiers d’entre elles sont à temps partiel contre 20 % auparavant.


Références :