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Former « vert », où en est-on ?

samedi 30 juin 2018

L’enquête « Former vert » que vient de publier le Céreq permet de faire le point sur l’offre de formation continue en matière de développement durable. Quels types de formations écologiques sont actuellement proposés, et à quels publics ? Comment les organismes prennent-ils en charge ces nouveaux domaines ? Quels sont les niveaux de formation, les cibles d’emploi et les domaines professionnels visés par les organismes formateurs ? Principal enseignement de l’enquête : un modèle économique difficile à trouver.

Pour de nombreux métiers et secteurs professionnels, la transition écologique suppose l’adaptation des savoirs et compétences, donc la mise en œuvre de formations spécifiques. Si l’actualisation des diplômes et des certifications a bien été engagée, le renouvellement de l’offre de formation elle-même est plus complexe à mesurer, c’est ce que révèlent les travaux du CEREQ.

Une enquête réalisée en 2014

250 organismes de formation concernés par la transition écologique (y compris les chambres de métiers et de l’artisanat) ont été questionnés dans le cadre de l’enquête « Former vert ». 60 % d’entre eux ont déclaré avoir dispensé des formations ou des modules de formations à visée écologique en 2013.

Quatre grands domaines de formation émergent

  • La prévention et la gestion des risques majeurs,
  • La gestion et le traitement des déchets,
  • Les économies d’énergies,
  • La protection de la nature et des milieux écologiques.

En fonction du public accueilli, des commanditaires de ces formations et des niveaux visés, plusieurs configurations apparaissent.

  • Les formations longues tournées vers les demandeurs d’emploi. À noter que la proportion de publics demandeurs d’emploi accueillis dans ces formations à visée écologique est très importante ;
  • Les formations supérieures à visée de sensibilisation. Elles sont axées sur des formations supérieures au baccalauréat, principalement dans les domaines des économies d’énergie (formations en génie climatique et électricité-électronique), de la préservation de l’environnement, ou de la prévention des risques industriels ;
  • Les formations techniques courtes pour les entreprises agricoles ou du bâtiment ;
  • Les formations aux nouvelles normes et réglementations (inter ou intra entreprise) ;
  • Les formations réglementaires destinées aux salariés pour certains risques.

Un modèle économique difficile à trouver

Loin d’être univoques, les formations continues à visée écologique empruntent des économies variées, révélant des conceptions différentes des liens entre formation et emploi, et conférant aux savoirs écologiques des contours, contenus et conditions de transmission particuliers.

Pour les auteurs de l’étude, l’offre de formation est « peu lisible » et généralement « dépourvue de référentiels partagés ». De plus « elle peine à trouver son modèle économique, dans un contexte d’expertise élevée mais aussi de forte instabilité des savoirs ».

Parce qu’elle est fortement liée à l’innovation, l’économie verte « ne peut pas encore s’appuyer sur un corpus stable de savoirs et de compétences bien identifiés ». Enfin s’ils constatent une expertise élevée des personnels pédagogiques, pour la plupart extérieurs aux organismes, ils recommandent une meilleure association de ces professionnels aux ingénieries des formations, ainsi qu’un investissement parallèle dans la formation des formateurs.

En conclusion

Pour le CEREQ, l’économie verte se situe entre expertise élevée et instabilité des savoirs car, dans ce secteur, les innovations sont soumises à une incertitude et une instabilité fortes de leurs performances, tant techniques qu’économiques. Le CEREQ en appelle donc à une stratégie politique, nationale ou infranationale, de soutien aux formations continues à visée écologique.
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