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Fonction publique : quels sont les jeunes qui passent les concours ?

mercredi 2 janvier 2019

Pour la première fois le rapport annuel sur l’état de la fonction publique présente une étude inédite sur son attractivité et s’intéresse aux jeunes qui participent aux concours de la fonction publique. Qui sont-ils et quelles sont leurs motivations ? Les femmes et les plus diplômés, notamment en sciences humaines et droit, candidatent davantage. Et bien sûr, à l’inverse, quels sont les jeunes qui ne sont pas intéressés par cette voie ?

En France, la fonction publique représente un emploi sur cinq

En 2016, elle a accueilli environ 500 000 contractuels et 87 000 fonctionnaires. Le nombre de ces fonctionnaires – 49 000 dans la fonction publique de l’État (FPE), 26 500 dans la fonction publique territoriale (FPT) et 11 500 dans la fonction publique hospitalière (FPH) - a donné la base de l’enquête menée par le CEREQ pour le rapport annuel.
L’attractivité de la fonction publique conditionne le profil sociodémographique et la qualité des candidats et ainsi des agents effectivement recrutés. C’est donc une question primordiale pour les employeurs publics.

Un jeune sur 10 a participé à un concours de la fonction publique

Les jeunes interrogés ont quitté le système éducatif en 2013. Un jeune sur dix (10,5 % des jeunes) a participé trois ans plus tard à au moins un concours permettant de devenir fonctionnaire alors qu’on l’a vu la fonction publique représente un emploi sur cinq en France. La fonction publique de l’État attire le plus de candidats : 6,5 % de l’ensemble des candidats, contre 2,5 % pour la fonction publique hospitalière et 2,2 % pour la fonction publique territoriale. Près de 3 % se sont présentés à un concours d’enseignant. Plus de la moitié d’entre eux (56 %) n’ont présenté qu’un seul concours.
Enfin les jeunes ayant rencontré des soucis de santé pendant leurs études supérieures participent davantage aux concours de la fonction publique.

Plus de femmes que d’hommes sont attirées par la fonction publique

Les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à passer des concours. Elles déclarent accorder plus d’importance que les hommes à l’intérêt du poste.

La participation augmente avec le niveau des diplômes

La participation aux concours augmente avec le niveau de diplôme, atteignant 19,8 % parmi les détenteurs d’un bac +5 et 30,4 % parmi les titulaires d’un doctorat. Les jeunes spécialisés dans les disciplines générales (sciences humaines et droit, lettres et arts, mathématiques et sciences) ou les services (aux personnes et à la collectivité) candidatent davantage, à l’inverse notamment de ceux formés aux métiers de la production.

Quelle est leur origine ?

Les candidats sont plutôt originaires de « villes-centres », d’aires urbaines de taille moyenne ou d’outre-mer.
Les jeunes dont seul le père ou les deux parents sont immigrés se présentent moins souvent aux concours, leur participation est ainsi inférieure de 3 points à la moyenne. C’est l’inverse pour ceux dont les parents sont les plus diplômés, notamment si le couple parental a comme plus haut niveau un bac +2 à bac +4 (13,2 %), ou bien s’ils sont tous les deux cadres (15,2 %).

Quel est leur intérêt déclaré ?

L’intérêt du métier est la première motivation pour passer un concours de la fonction publique pour plus de neuf candidats sur dix. L’enquête analyse trois grands groupes de candidats. Ceux qui déclarent une « vocation pour le métier » (51 %) rassemblent plus d’aspirants enseignants et de jeunes travaillant déjà dans la fonction publique.
Ceux qui marquent un « intérêt général pour la fonction publique » représentent 37 % des sondés. Enfin les candidats aux « concours par défaut » (12 %) présentent plutôt des concours de catégorie C.
L’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée apparaît comme un critère important pour tous, candidats comme non candidats, et davantage encore pour les aspirants enseignants. Les candidats sont relativement plus intéressés que les autres par un travail utile à la société et moins par la rémunération.
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Les 90 % de jeunes non intéressés par les concours

L’enquête interroge également les jeunes qui n’ont pas passé de concours sur les raisons de leur absence d’intérêt, offrant un éclairage inédit sur les leviers qui pourraient être actionnés par les employeurs publics afin de les y inciter.

Les 90 % de jeunes qui n’ont jamais candidaté à un concours se répartissent en quatre groupes homogènes au regard de leurs motifs de non-candidature.

  • D’abord ceux qui ont connu un « accès direct à l’emploi » (35 %). Ils sont généralement diplômés du supérieur.
  • Puis ceux qui apparaissent en « déficit d’information » sur les concours (36 %). Ce groupe compte relativement plus de non-diplômés, de chômeurs et de jeunes en reprise d’études.
  • Ensuite viennent les jeunes qui mettent en avant des « difficultés pour candidater et réussir » (15 %), plus souvent peu ou pas diplômés, originaires d’outre-mer et chômeurs trois ans après la fin de leurs études.
  • Enfin, ceux qui marquent un « désintérêt général pour la fonction publique » (14 %). Ils sont plutôt diplômés d’un bac +5, originaires de la région parisienne, avec des parents plus souvent cadres.
En conclusion, le rapport au travail est une façon intéressante d’analyser les motivations des candidats et celles des jeunes qui n’ont jamais candidaté. L’enquête constate que les aspirants enseignants plébiscitent le plus l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Les candidats déclarent qu’ils sont relativement plus intéressés que les autres par un travail utile à la société, et moins par la rémunération. Et enfin, l’intérêt du poste est plus souvent considéré comme très important par les femmes, en particulier les candidates à la FPT.

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