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Emploi des seniors

dimanche 17 janvier 2010

Les facteurs qui interviennent.
Ce mois de janvier 2010 entre en vigueur l’obligation pour les entreprises (d’au moins 50 salariés) de négocier un accord ou d’élaborer un plan d’emploi des seniors sous peine de pénalités financières. Cette loi veut enrayer une situation française où le taux d’emploi des seniors est inférieur aux autres pays. Elle répond aux comportements des entreprises face à l’âge. Mais d’autres facteurs semblent bien être en cause.

La situation française

En 2008, 56 % des personnes âgées de 50 à 64 ans sont actives : 53 % occupent un emploi et 3 % sont au chômage. Une fois corrigé l’effet de la démographie (classes d’âge du baby boom), le taux d’activité des 55-64 ans a progressé régulièrement depuis 2001.

Fin 2008, 17 % des hommes et 9 % des femmes de 55 à 59 ans bénéficient d’une mesure de cessation anticipée d’activité à financement public. Ils sont soit indemnisés par l’assurance chômage mais dispensés de recherche d’emploi, soit préretraités, soit en retraite anticipée en raison d’une longue carrière.

Si leur taux de chômage demeure stable à 5 %, les seniors peinent à en sortir, surtout les hommes. Ainsi, les trois quarts des hommes de 50 à 64 ans au chômage en 2007 y sont toujours un an après, contre 56 % des hommes au chômage âgés de 30 à 49 ans.

En 2008, le taux d’emploi des 55-64 ans (38 %) est inférieur en France de sept points au taux moyen des 27 pays de l’Union européenne. Le taux d’emploi des 50-54 ans (80 %) est en revanche supérieur de cinq points.

Taux d’emplois des seniors : quels facteurs ?

En effet, comme des écarts importants existent en Europe l’IRDES (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) en a recherché les explications.

Aux facteurs individuels (âge, sexe, niveau d’éducation, santé, famille), qui sont semblables entre les pays européens, s’ajoutent des facteurs liés au contexte national, à commencer par la structure du marché du travail et l’attitude des entreprises, qui créent de notables différences.

L’IRDES étudie un troisième groupe de facteurs, les facteurs institutionnels et en particulier le rôle des systèmes de protection sociale (chômage, maladie et incapacité, retraite). Pour lui, les critères d’accès, le niveau de prise en charge, la durée de prise en charge, etc. dans les dispositifs de protection sociale expliquent en grande partie l’hétérogénéité des taux d’emploi des seniors dans les pays européens.

Par exemple, on a connu en France les dispositifs de préretraites des années 80 et 90. De même, l’impact des dispositifs d’invalidité varie selon la manière dont on définit la mauvaise santé, le niveau et la durée des prestations. De même interviennent les règles concernant la retraite, âge légal de départ en retraite, nombre d’années de cotisations, taux de remplacement…

Ce qui veut dire que toute politique publique visant à favoriser l’emploi des seniors doit tenir compte, en plus des déterminants individuels, des dispositions existant dans l’ensemble des systèmes de protection sociale, et pas seulement de la retraite.