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Droit de retrait pour préserver sa sécurité au travail

jeudi 25 avril 2013

Un salarié sur huit a exercé son droit de retrait dans l’année

« Au cours des douze derniers mois, vous est-il arrivé d’interrompre ou de refuser une tâche pour préserver votre santé ou votre sécurité ? ». 12 % des salariés ont répondu par l’affirmative à cette question dans l’enquête Sumer 2010.

Les droits de retrait concernent tous les secteurs d’activité, de la banque et l’assurance (6%) à l’eau, l’énergie et l’assainissement (17%), en passant par la construction (14 %), les transports et l’entreposage (15 %). Le phénomène se produit dans toutes catégories professionnelles, même si les ouvriers ont exercé deux fois plus souvent ce droit de retrait (16 %) que les cadres (8 %)

Par rapport aux autres salariés, ces salariés sont exposés à davantage de risques professionnels, et ont eu plus d’accidents de travail : 17 % des salariés déclarant une interruption ou un refus de tâche déclarent également avoir eu un ou plusieurs accidents de travail au cours de l’année écoulée, soit plus de 2 fois plus que les autres salariés (7 %). Certains contextes de travail mettent plus souvent les salariés en position d’interrompre ou de refuser une tâche. Cela tient à la nature du poste de travail (manutention manuelle de charges lourdes, manipulation de produits chimiques), mais aussi à l’organisation du travail et aux relations sociales avec les collègues, les supérieurs ou le public. Sept profils distincts de conditions de travail ont été dégagés, qui rassemblent entre 8 % et 22 % des salariés ayant interrompu ou refusé une tâche.

« Peu exposés » 22 %
« Ouvriers de métier » 17 %
« Stressés » 15 %
« OS fragilisés » 14 %
« Agressés » 13 %
« Harcelés » 11 %
« Isolés » 8 %

Lecture : 13 % des salariés ayant déclaré une interruption ou un refus de tâche ont des conditions de travail relevant du profil « agressés ».

Au-delà des conditions de travail, d’autres facteurs rendent plus probable la décision d’interrompre ou de refuser une tâche : être en mauvaise santé et, dans une moindre mesure, travailler dans un établissement où sont présentes des institutions représentatives du personnel. La moitié des salariés ayant refusé ou interrompu une tâche disent qu’ils ne l’ont pas fait de manière isolée et que d’autres collègues « ont fait la même chose en même temps ». Ces interruptions ou refus qui s’inscrivent dans une démarche collective sont plutôt le fait de salariés en bonne santé.

Voir le dossier sur le site du gouvernement : http://bit.ly/ZTC7uF

L’enquête n’aborde pas l’usage du droit de retrait par des salariés des entreprises de transport quand un des leurs fait l’objet d’une attaque. Ces retraits décidés sans préavis mettent parfois les usagers dans des situations difficiles. Est-ce un retrait du à des situations dangereuses ou plutôt un retrait de solidarité envers un collègue ?