lundi 26 janvier 2009
Négociation UNEDIC Janvier 2009 : un coup contre le paritarisme ou contre les précaires ?
Les longues négociations sur le renouvellement de la convention UNEDIC se sont conclues par un texte que les parties patronales ont approuvé, avec la réticence remarquée de la CGPME demandeuse d’une réduction rapide de la cotisation et que la CFDT signe. Les commentateurs s’accordent pour reconnaître qu’il simplifie le dispositif autour du principe un jour indemnisé pour un jour travaillé, qu’il améliore la solidarité pour les salariés précaires (indemnisation après quatre mois travaillés au lieu de 6) et les seniors (36 mois de prise en charge pour les plus de 50 ans).
La partie patronale a exigé que les cotisations (patronales et salariales) commencent à diminuer à partir de juillet dès lors que le bilan financier de l’UNEDIC aura présenté un excédent d’au moins 500 millions par semestre. La dégradation de la situation de l’emploi rend hypothétique la mise en œuvre de cet engagement, qui est la contrepartie de l’augmentation de la cotisation retraite de 0,3% voulue par le gouvernement, mais qui vient déjà reportée sine die.
La situation du côté syndical se clarifie, encore qu’il faille attendre la réunion du Conseil Supérieur de l’Emploi pour avoir des certitudes : trois organisations (CGT, FO, CGC) ont annoncé faire usage de leur droit d’opposition au Conseil Supérieur de l’Emploi, la quatrième, hypocrite, rejoint ce camp, mais sans faire opposition. Les motifs en sont variés : refus de principe de la concession financière au patronat et de certains effets sur des situations acquises de la simplification du dispositif, estimation qu’il est possible de faire plus pour les salariés, volonté d’isoler la CFDT et de continuer de lui coller une image d’« agent du patronat » chez les salariés. En fait, c’est probablement l’incapacité de chacune des organisations concernées à faire avaliser un compromis par ses troupes qui est en jeu. Chacune joue donc en touche, réclame une nouvelle négociation et renvoie en fait les choix difficiles au gouvernement, bien embarrassé.
Seule la CFDT a estimé que le compromis était positif pour les salariés. Au delà des manques évidents, l’évolution en faveur des aux salariés les moins bien garantis vaut un choix positif. Le refus apparaît comme une défense des mieux lotis. Elle prend ses responsabilités, et seulement celles qui lui appartiennent : son bureau national « considère que dès lors que trois organisations formaliseront une opposition à cet accord, la CFDT, en cohérence avec l’évolution des règles de la représentativité et de validation des accords, prendra acte que sa signature devient caduque. » La position est habile, porteuse de clarifications, même si elle échappe au salarié lambda.
L’affaire est alors renvoyée au gouvernement qui a le choix entre quatre scénarios