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Conflits sociaux : grêves dans les pays européens en France, au Danemark, en Allemagne...

dimanche 4 mars 2012

Le Centre européen d’observation des relations industrielles a donné un rapide coup d’œil aux conflits sociaux dans les pays européens. Journées de grèves : des différences selon les pays, les secteurs et les motifs.

Premier constat, le nombre de jours de travail annuels perdus pour fait de grève n’est pas une ligne droite. Ce chiffre connaît des variations plus ou moins importantes selon les années. Ces variations sont la conséquence de plusieurs évènements : la tenue ou non de négociations notamment professionnelles qui provoquent quand elles sont bloquées l’appel à la grève ; les fermetures ou les restructurations d’entreprises ; les réformes qui touchent le secteur public, les décisions gouvernementales en matière de protection sociale comme la retraites.

Ainsi, le nombre de journées de travail perdues calculées par 1 000 salariés pour fait de grève est passé de 35,4 en 2005, à 21,1 en 2007, puis à 50,5 en 2008 pour revenir à 24,3 en 2009. La moyenne européenne est de 30,6 jours en 2009.

L’article classe les pays en trois groupes selon leur nombre de journées de grève :

- Les pays où le nombre est élevé, plus de 60 jours, Belgique, Danemark, Finlande, France, Espagne

- Les pays où le nombre de jours est modéré, entre 20 et 60 jours, Italie, Irlande, Royaume-Uni. (Mais 2011 a connu le taux le plus élevé de travailleurs impliqués dans des grèves depuis 1982 et le plus grand nombre de journées perdues depuis 1990).

- Les pays où le nombre de jours perdus est faible, moins de 20 jours, Autriche, Allemagne, Pays-Bas, Portugal, Suède.

On notera que deux pays que l’on se représente souvent comme des pays où le consensus triomphe, le Danemark et la Finlande, sont des pays où le nombre de jours de grève est élevé.

L’article relève que, dans le secteur privé, les salaires ont été la plus grande cause des conflits du fait de la difficulté, accrue par la crise, de parvenir à des compromis. A ce motif se sont ajoutées en 2010 les restructurations et fermetures d’entreprises qui ont provoqué de nombreuses réactions collectives.

Une partie non négligeable des grèves est survenue dans le secteur public et dans l’administration publique de nombreux pays du fait des gels de salaires et des suppressions de postes.

En France, entre 2008 et 2009, le nombre de journées de travail perdus pour fait de grève est passé de 130 à 136 pour 1 000 salariés. Les transports sont le premier secteur en nombre de jours annuels de grève (597), suivi par l’industrie (196).

Ces chiffres sont un premier reflet de la conflictualité. Mais cette dernière ne saurait se limiter à ce comptage. Débrayages, pétitions, refus d’heures supplémentaires, etc. sont aussi des formes de conflits, fréquents, mais difficilement repérables et encore moins chiffrables.