samedi 21 novembre 2015
Un constat inquiétant
Le chômage de longue durée est un problème national et européen. Plus de 2,4 millions de demandeurs d’emploi catégorie A, B, C dont 1,1 million selon l’enquête INSEE (norme BIT) sont en chômage en France depuis plus d’un an et cette tendance progresse. En Europe, ce phénomène s’est fortement développé depuis la crise de 2008 et a particulièrement touché les pays comme l’Irlande, l’Espagne, Portugal, la Grèce, et la France bien qu’avec un impact bien plus faible (Eurostat). L’âge, niveau de qualification, logement, santé, garde d’enfants, mobilité sont les principaux facteurs de risque.
Le plan d’action de l’UE et de la France
La Commission Européenne a soumis en septembre 2015 aux États membres un projet de Recommandation avec trois mesures en faveur de la « réintégration professionnelle » de ces publics :
La France, de son côté, a adopté en février 2015, dans une déclaration de son Ministre F. Rebsamen, un plan d’action novateur mobilisant et renforçant toutes les parties prenantes :
La prestation de suivi dans l’emploi
Dans ce dernier axe, le plan d’action intègre une prestation de Suivi dans l’Emploi pour les demandeurs d’emploi de très longue durée qui, après avoir été recrutés, arrivent à la fin de la période d’essai, ainsi qu’auprès des employeurs afin que leur embauche puisse réussir. Le suivi concerne également les sortants des dispositifs d’insertion (insertion par l’activité économique, contrats aidés) signant « un CDI ou un CDD d’au moins 6 mois ». Le suivi durera trois mois, pendant lesquels l’employeur et son nouveau salarié seront accompagnés par un « interlocuteur unique ». Ce référent réalisera un « diagnostic » du « processus d’intégration dans l’entreprise » et interviendra « dès l’apparition de signaux de fragilisation de cette intégration ».
Le suivi sera mis en œuvre pour inciter les employeurs, notamment des PME et TPE, à s’engager dans le recrutement de ces publics alors qu’ils ne l’auraient pas fait sans appui particulier.
Ce suivi débute en novembre 2015 par une phase expérimentale jusqu’à juin 2016 auprès de 8 000 bénéficiaires à, Paris, Seine-Saint-Denis, nord des Hauts-de-Seine, Nord-Pas-de-Calais, ainsi que dans les agglomérations de Lyon, Toulouse et Marseille. Elle doit mobiliser 50 conseillers de Pôle Emploi (et, à sa demande, d’autres structures d’insertion) et sera financée d’un montant de 4 millions d’euros du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP).
Le bilan qualitatif, quantitatif et financier de cette phase expérimentale sera remis aux partenaires sociaux le 31 décembre 2016.