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Ce que nous disent les Français sur la perte d’autonomie

samedi 9 avril 2016

Verser un euro par jour pour financer la perte d’autonomie : 80 % des Français disent oui à travers d’un sondage et, par ailleurs, ils sont favorables à un renforcement du droit des aidants. Enfin, nous vous proposons un petit état des lieux de l’aide à domicile avant la sortie des décrets.

Trois quarts des Français sont d’accord pour verser 1 euro par jour à partir de 40 ans pour pouvoir disposer d’une rente de 900 euros par mois à l’âge de 80 ans [1] .

Ils pensent que cette cotisation est acceptable. La perte d’autonomie est un sujet primordial et important pour 78,3 % qui pensent qu’il faut se prémunir ; 25 % d’entre eux affirment que cette protection doit relever de la solidarité nationale, 10 % que chacun doit se prémunir selon ses propres moyens, et 60,3 % plébiscitent un financement mixte dont 67,4 % avec une couverture collective par l’intermédiaire de l’entreprise plutôt qu’une couverture individuelle.
64,1 % souhaitent une réforme de la prise en charge par établissement, 84,2 % estiment qu’une réforme assurant un financement pérenne de ce risque est nécessaire avant 2022.

Par ailleurs, 61 % des français sont favorables à un renforcement des droits des proches aidants.

À ce propos, Serge Guérin [2] sociologue, plaide pour « une éthique concrète de la sollicitude » : 77 % des heures consacrées à l’accompagnement sont assurées par des proches aidants (famille, amis, voisins, bénévoles), soit 164 milliards d’euros d’économie pour la collectivité : « Plus de la moitié de la population française est concernée. Et les autres sont loin d’être assurés de ne jamais l’être… La hausse continue des maladies chroniques, associée à l’augmentation de l’espérance de vie des personnes en fort déficit, ou le vieillissement fragilisé vont encore renforcer ce fait. Il importe de mettre en place une véritable stratégie de santé publique accompagnant les aidants. Des initiatives proviennent des collectivités territoriales, mais aussi et surtout d’associations, d’entreprises ou encore de collectifs informels. C’est à la collectivité nationale de proposer un cadre, de proposer une vision, de procéder à des choix et des arbitrages financiers ».

Trois français sur dix déclarent être des aidants familiaux principalement des aidantes ; 64 % sont des retraités.

À la question, « pensez vous que le rôle d’aidant puisse avoir un impact négatif sur les différents aspects de la vie ? Veuillez sélectionner 3 aspects de votre vie pour lesquels vous pensez qu’il y a plus d’impact négatif », 77 % des aidants estiment que le rôle d’aidant a un impact négatif sur sa vie quotidienne.

  • Sur la vie familiale : 24 % en 1er choix et 54 % pour les 3 choix ;
  • Sur la vie professionnelle : 12 % en 1er choix et 38 % au total des 3 choix ;
  • Sur la santé : 12 % en premier choix et 40 % au total des 3 choix ;
  • Sur la vie sociale : 11 % en premier choix et 41 % au total des 3 choix.

Il est donc nécessaire de mieux prendre en compte les aidants (Sondage Opinionway [3]).

La nouvelle loi sur l’adaptation de la société au vieillissement de décembre 2015, ne suffira pas mais c’est un premier pas vers une prise en charge avec une reconnaissance des aidants [4].

Certains décrets sont entrés en vigueur depuis le 1er mars 2016, d’autres sont en attente, quels sont les plus significatifs concernant l’aide à domicile :

Article 41 : Réforme de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). La réforme qui porte uniquement sur l’APA à domicile rentre en vigueur dès le mois d’avril. La grille AGGIR (autonomie, gérontologie, groupes iso-ressources) permet d’évaluer le degré d’autonomie et de dépendance des personnes âgées. Elle sert de support pour calculer l’APA et les plans d’aide seront revalorisés en fonction. Environ 600 000 personnes des 722 000 percevant l’APA à domicile seront concernées. Ainsi le plan d’aide sera de 1 713 euros en GIR 1 (GIR : taux de dépendance, de 6 à 1 : GIR 6 étant l’échelon des personnes âgées n’ayant pas perdu leur autonomie et GIR 1 étant l’échelon des personnes ayant perdu toute autonomie ) contre 1 312,67 euros auparavant ; 1 375,54 euros en GIR 2 contre 1 125,14.euros ; 993,88 euros en GIR 3 contre 843,86 précédemment ; en GIR 4 : 662,95 euros contre 562,57 euros… Selon le GIR, ces nouveaux plafonds correspondent à une aide à domicile de 5 à 20 heures supplémentaires par mois.

Le reste à charge sera ainsi revu à la baisse. Les personnes gagnant 800 euros par mois ou moins seront exonérées de participation financière à compter du 1er mars 2016. Pour les autres, la loi introduit un nouveau mode de calcul visant à diminuer leur participation au plan d’aide. Ex : une personne en GIR 1, bénéficiant d’un plan d’aide de 1 313 euros et de 1 500 euros de ressources mensuelles passera de 407 à 241 euros de reste à charge.

Article 52 : création d’un droit au répit.

Article 53 : création d’un congé de proche aidant.

Article 79 : Prise en compte des proches aidants dans les schémas régionaux d’organisation médico-sociaux et consultation des conseils départementaux de la citoyenneté et de l’autonomie (CDCA).


Références :

  • Décret n° 2016-210 consolidé le 11 mars 2016 relatif à la revalorisation de l’allocation personnalisée d’autonomie

Notes :

[1Baromètre 2015, enquête menée par Molitor Consult Methodologie. Résultat non pondéré par 4 populations interrogées : 1007 particuliers, 300 salariés, 150 délégués syndicaux et 150 DRH.

[2Serge Guérin « La silver génération. 10 idées fausses à combattre chez les séniors » chez Michalon.

[3Enquête OpinionWay pour la journée des aidants. Enquête réalisée du 16 au 18 septembre 2015.

[4Enquête OpinionWay pour la journée des aidants. Enquête réalisée du 16 au 18 septembre 2015.