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CDI-CDD : comment évoluent les embauches et les ruptures depuis 25 ans ?

mercredi 8 août 2018

En 1993, la France vient de vivre 3 ans de mauvaise conjoncture mondiale (guerre du golfe…) et est entrée en récession (PIB : -0,6 %) pour l’année, avant un relèvement en 1994. Aussi elle atteint pour la première fois le chiffre de 3 millions de chômeurs. C’est le point de départ pris par le service statistique du ministère du Travail (Dares) pour éclairer l’évolution des types d’emploi et de leurs caractéristiques sur les 25 ans suivants.

CDI, CDD : les chiffres 2017

En France :
 les CDI représentent 88 % des salariés, hors intérim (94 % en 1982) ;
 les CDD représentent 12 % de l’emploi salarié, avec une augmentation forte entre 1982 et 2002, plus limitée depuis.

CDI, CDD : l’évolution en 25 ans

Les recrutements en CDI ont eu un niveau variable et très fluctuant au fur et à mesure de la conjoncture, plus nombreux quand ça va bien, moins quand la conjoncture est morose. Mais, sur ce quart de siècle, le taux d’embauches en CDI est meilleur dans les petites entreprises jusqu’à 50 salariés (17 %) que dans les plus grandes (10 %).

Premier constat : le taux d’embauches en CDD a été multiplié par 4 en 25 ans. Les entreprises ont modifié leur gestion de main d’œuvre, passant plus d’activités en CDD. Mais aussi :

Deuxième constat : ces CDD sont de plus en plus courts, amenant leur multiplication en nombre. La part des contrats d’une seule journée en est à 30 % du total, celle des CDD de moins d’un mois à 83 % (57 % en 1998). On trouve particulièrement ces contrats courts dans l’hébergement médico-social, la santé, les services administratifs, les activités spécialisées scientifiques et techniques, l’édition audiovisuel et diffusion, les activités artistiques, l’hébergement et la restauration, toutes activités du tertiaire, …moins dans l’industrie et la construction.
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Une forte évolution des modes de rupture anticipée de contrat

En 2017, en dehors des fins de contrat des CDD qui sont, de loin et de plus en plus, les plus nombreuses, la démission est le motif le plus courant de fin anticipée de contrat (40 %) comme le montre le tableau ci-dessous :

Motifs de rupture de contrat 2017 1993
Démission 39,4 % 37,1 %
Fins de période d’essai 17,2 % 6,5 %
Licenciements pour motif personnel 20,2 % 16,6 %
Ruptures conventionnelles 10,0 % 0 %
Licenciements économiques 1,5 % 21,7 %
Départs à la retraite 10,1% 11,0 %

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Les licenciements économiques ont énormément baissé, une partie a été tournée vers les ruptures conventionnelles, dispositif qui monte en charge depuis sa création en 2008.

L’accélération de la rotation de la main d’œuvre

C’est la conséquence de l’évolution des types de contrat en 25 ans : beaucoup plus de CDD, beaucoup de contrats très courts. Ainsi, si les CDI sont stables, cette rotation est maintenant de 95,8 % par rapport au total des salariés (28,7 % en 1993), vu le nombre de contrats très courts que beaucoup sont obligés d’accepter en une année. C’est surtout le cas dans les services, au contraire de l’industrie et de la construction qui privilégient l’intérim.

Ainsi, ces évolutions de pratiques ont accentué la dualisation du marché du travail entre des salariés en CDI en général stables (sauf exceptions) et ceux qui doivent multiplier les contrats courts. C’est un point à surveiller dans le bilan social et d’intervention à partir des données de l’entreprise sur les CDD employés (nombre, durée, activités…). Et on le retrouvera dans l’actualité sociale de la rentrée.


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